Vu hier soir en concert, voici un artiste d'origine Comorienne qui a marqué l'histoire de son pays.
En effet, il en a écrit l'hymne national en gagnant un concours organisé par le pouvoir "révolutionnaire" du moment, qui choisit sa composition en 1976. Il en a été chassé en 1978 par un coup d'État. Il a traîné sa tristesse et sa colère sur les routes du Kenya et de Tanzanie. Il s'est fait un nom dans cet exil. Il a été récompensé par RFI, participé à trop de festivals pour s'en souvenir. Il était à la première Fête de la Musique en 1983, entre Jack Lang et Danièle Mitterrand.
Les aspects de la société comorienne sont présents dans ses chansons. Sans être un combattant, ou un militant, il témoigne à sa façon des grandes pages de l'histoire de "son" continent et de ses difficultés sociales: le départ des mercenaires, la fin de la discrimination raciale en Afrique du Sud... et dénonce tant et plus l'injustice, le déni des droits, l'hypocrisie, l'oppression. Mais Abou sait aussi décrire la pureté de l'innocence (Innocence, pureté, foi = Imani na amani), l'honnêteté des sentiments et la paix. Et appelle les hommes à se réunir, à une plus grande tolérance.
Sa musique est délicate, légère, harmonieuse, à la guitare, l'harmonica ou le saxo. Il était hier soir avec Anne-Julie Brutoux, dont la voix juste se marie parfaitement à la sienne.
Pour l'hymne national des Comores, c'est ici, avec des paroles et a capella.
Au passage, rappelons que les Comores revendiquent toujours le retour de Mayotte au sein de la nation en chassant "les colons blancs"!
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