29.1.11

Spéciale festival de la BD

BANDE DESSINEE : DE MAYOTTE A ANGOULEME


BANDE DESSINEE : DE MAYOTTE A ANGOULEME


Peu évoquée par le neuvième art, l’émigration des Africains vers l’Europe nourrit le récit de deux albums sélectionnés par le Festival international de la BD.
Nominés pour le prix du meilleur album au Festival international de bande dessinée d’Angoulême, en France, Droit du sol, de Charles Masson, et La Jeune Fille et le Nègre, de Judith Vanistendael, à mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie, abordent un sujet peu traité en BD : l’émigration des peuples africains vers l’Europe.
Histoire d’amour pleine d’émotion
Charles Masson a passé de nombreux mois à Mayotte, collectivité départementale française dont le statut et la richesse attirent les candidats à l’émigration. Médecin de profession, il s’est servi de son expérience pour dessiner Droit du sol. En quelque 400 pages, il dresse le portrait de ce territoire à part, où s’échouent aussi bien des clandestins prêts à tout que des hommes blancs paumés dont l’argent attire les bonnes grâces de pauvres jeunes filles et leur donne l’impression d’être aimés.
Avec La Jeune Fille et le Nègre, Judith Vanistendael se situe quant à elle dans un tout autre registre. Derrière le titre volontairement provocateur se cache une histoire d’amour pleine d’émotion inspirée de sa propre expérience. Sophie, jeune femme belge aisée, tombe amoureuse d’un Togolais en attente de l’asile politique. Face aux difficultés qu’il rencontre, elle décide de se marier avec lui. Réaction mitigée des parents qui ont du mal à cacher leurs préjugés racistes, naïveté d’une jeune fille de 19 ans qui veut changer le monde… Judith Vanistendael pose avec beaucoup de finesse les sentiments des différents protagonistes.
Dénoncer
Très précises dans leur analyse, dessinées d’un trait souple en noir et blanc qui en renforce le réalisme, ces deux BD ne sont pas uniquement des témoignages touchants, parfois tragiques, parfois drôles… « Avant 2005, explique Charles Masson, Mayotte était une île où le métissage fonctionnait. Les clandestins s’installaient et finissaient par avoir des papiers. Puis on a commencé à les renvoyer, ce qui a engendré des situations terribles. Droit du sol est une critique de cette politique aberrante. » Pour Judith Vanistendael aussi, au-delà de cette histoire d’amour, « il y avait la volonté de montrer l’attente que fait subir l’administration aux demandeurs d’asile. Cela dure des années, au cours desquelles le réfugié ne peut ni travailler ni quitter le territoire, le menant à un état de quasi-dépression. Dans le fond, conclut-elle, cela tuerait n’importe quel couple… » Droit du sol et La Jeune Fille et le Nègre sont aussi deux récits engagés qui montrent que la BD peut interroger avec talent la réalité.
Source : Jeune Afrique

Cette semaine, le préfet de Mayotte s'est félicité d'avoir fait expulser 20000 sans-papiers en 2010 au lieu des 14000 prévus, dont 6000 enfants contre 3000 en 2009; et pourtant, il n'y a toujours pas assez de place dans les écoles...

26.1.11

L'école des fans

Dans tous les villages plus ou moins importants, les enfants vont tous, dès le plus jeune âge, à l'école coranique.
Ils y vont soit le matin avant d'aller à l'école (de la République) de 6 h jusqu'à 7h, soit le samedi et le dimanche et pendant les vacances de l'école de la République. Certains, très nombreux, y vont à tous ces moments!
Voici une classe, le décor est beau mais l'équipement rudimentaire.
Pour la trouver, rien de plus simple: il suffit d'écouter. Un samedi, par exemple, dans une salle de prières ou mosquée du vendredi, je suis attiré par la litanie de ce genre particulier d'écoliers.
Les enfants répètent ensemble presque en criant et inlassablement les lignes du Coran à la baguette.
Je sais par mes élèves que la baguette ne sert pas qu'à montrer...
Cet élève est grand, donc on peut penser qu'il sait à peu près lire l'arabe. Mais les plus petits qui ne savent pas encore lire doivent eux aussi en faire autant! Ayant quelques notions de pédagogie, nous les hussards de l'école de Jules avons vite fait de considérer ça comme du bourrage de crâne. Et nous savons, par des confidences d'élèves, que parfois, les méthodes sont vraiment très "persuasives" pour enseigner quelque chose qui n'est pas compris.
Cependant, je dois à la vérité d'ajouter que la plupart de nos élèves disent aimer aller à l'école coranique. Mais il faut peu pour persuader des enfants d'aimer quelque chose.
Regardez ceux-là comme ils ont l'air heureux:
Tous les Mahorais baigneront dans l'Islam durant toute leur vie.
La preuve avec ce Bacoco (grand-père), pas très loin des enfants.

25.1.11

Flash

A y est!
À force d'avoir du soleil comme s'il en pleuvait, aujourd'hui c'est la pluie qui nous a ébloui toute la journée. Il y a de l'eau partout et la gadoue, la gadoue... Les gamins sont ravis, ils se roulent dedans!
Si ce n'est pas le début d'une saison humide, ça y ressemble. Ce soir, on n'a même pas chaud, ça fait bizarre.
Est-ce que ça va durer?
Après la pluie, le beau temps, mais ici, on ne peut pas dire quand.

21.1.11

La chèvre

Pendant nos grandes vacances de Noël, l'herbe a enfin réussi à pousser dans notre cour.

Ailleurs, les employés municipaux auraient profité de l'absence des élèves pour couper l'herbe. Ici, non.
Les maîtresses de CP craignant de ne pas retrouver leurs chères petites têtes noires, il a fallu appeler les services concernés pour qu'ils viennent ... pendant la classe!
Je vous rappelle que nos vitres et portes sont toujours ouvertes pour ne pas étouffer malgré les ventilateurs.
Imaginez trois débroussailleuses dans une cour en pleine classe!
Impossible de travailler, ni même de s'entendre.
Allez savoir pourquoi, ils n'ont pas terminé: panne d'essence ou heure de la prière?

Une petite chèvre (voulant sans doute apprendre à lire) passant par là se dit: "Chic! Je vais terminer le travail!"

Hélas, les méchantes machines revinrent achever le repas de la petite mbouzi!

Et toujours en pleine classe! La chèvre, elle, faisait moins de bruit.

17.1.11

Flash

Aux dernières nouvelles, le joli paquebot que vous avez admiré dans le message ci-dessous ne reviendra pas de si tôt à Mayotte.
Après son départ, il a fait escale à Madagascar et a pris le cap de la Tanzanie et Zanzibar. Mais en traversant le canal du Mozambique, il a été attaqué par des pirates somaliens. Comme la région n'est pas très sûre depuis pas mal de temps, ces navires voyagent avec des gardes armés qui ont semble-t-il découragé les agresseurs.
Mais l'armateur a annoncé que les autres croisières prévues étaient suspendues.
Dommage, le Spirit of Adventure (c"est comme ça qu'il s'appelle) n'en a que le nom.

13.1.11

Le port de Mamoudzou

Mamoudzou possède un joli petit port de plaisance, complétant les deux quais des barges qui assurent la liaison avec Petite-Terre.
Le nombre de bateaux augmente rapidement, ce qui voudrait dire que le niveau de vie également, en tous cas pour une petite partie de la population.
Dans ce port voisinent des bateaux-taxis (taxi-boat), les bateaux d'exploration touristique et les embarcations des plaisanciers.

Mais depuis fin novembre, de temps à autre, on peut admirer une autre catégorie de navire.
Voici le quatrième navire de croisière, deux autres étant attendus, qui fait escale dans la baie de Mamoudzou avec 320 passagers.
 Si un jour vous en faites partie, prévenez-nous!

11.1.11

Taxi brousse

Il existe deux sortes de taxis à Mayotte.
Les taxis brousse et les taxis de Mamoudzou, sponsorisés par SFR.
Les taxis de Mamoudzou vous transportent pour 1,20 € (1.60 € le weekend) partout dans la ville et sa banlieue.
Leur fonctionnement est celui de tous les pays africains et même peut-être d'autres pays moins "occidentalisés".
Je m'explique: vous hélez un taxi et il vous charge. Si vous trouvez la situation normale, ça ne va pas durer; avant même de repartir, ou après avoir roulé quelque temps, le chauffeur prendra avec vous un, deux, trois ou quatre autres passagers qui viendront se tasser contre vous pour que vous n'ayez pas froid! À moins qu'il n'ait pas voulu partir avant d'être complet, comme à l'aéroport ou même ailleurs. C'est qu'ici, les taxis roulent "complet", et ce n'est pas une question d'écologie.
C'est complet: 5 passagers, on peut partir!
S'il arrive que pendant le trajet des passagers descendent, le chauffeur demandera par sa glace ouverte aux passants s'ils veulent monter, même si ceux-ci n'ont rien demandé!
Il en existe de toutes les tailles.

En-dehors de Mamoudzou et sa banlieue, vous êtes dans ce qu'on appelle la brousse.
Les taxis qui la desservent s'appellent donc taxis brousse. Ils sont indépendants ou bien appartiennent à des compagnies qui couvrent une partie de l'île.
Il y a quelques années, c'était peut-être comme ça:

Aujourd'hui, ils sont de moins en moins brousse. Mais ils sont très nombreux, ont le même fonctionnement, toujours complets et de toutes tailles.
Couleur-type

10 places ou plus
Le tarif varie en fonction de la distance, de 3 à 10 voire 15 €.
Comme ils sont très nombreux, on peut penser que la circulation dans l'île s'en trouve moins dense.
Côté conduite, il faut faire très attention car ils s'arrêtent n'importe où, sans se ranger, sans clignotant, mais personne ne râle alors nous on fait aussi comme eux maintenant.

À part les taxis, comme la population n'est pas riche et donc n'a pas forcément d'auto, c'est soit le scooter soit le stop, qui ici fonctionne très bien. Des ados aux personnes âgées, tout le monde fait du stop et nous-mêmes prenons très souvent des passagers. À chaque sortie de village, à toute heure, il y a des candidats.

Vieux motard que jamais

Celle-là, Corentin l'a attendue avec impatience!
Commandée fin novembre, elle était promise pour le 10 décembre, puis pour Noël, mais le conteneur qui la transportait et qui était parti de Marseille le 3 octobre s'est vu déchargé par erreur dans le sultanat d'Oman avant de repartir pour Mayotte. Re-programmé pour le 28 décembre, il a semble-t-il été dépassé par d'autres conteneurs et n'est arrivé que le 7 janvier!
Donc, Corentin n'a eu son cadeau de Noël qu'hier, d'où le titre, qui aurait pu être l'Harleysienne.

Un exemple de la difficulté d'approvisionnement de et dans l'île, certains produits venant par bateau aux délais très aléatoires, surtout si après ils doivent passer par des mains administratives, ou bien carrément en rupture d'approvisionnement comme certains articles de supermarché, que l'on ne retrouvera que 2 ou 3 semaines plus tard, allez savoir pourquoi...
Donc, ne pas s'énerver et attendre.

9.1.11

Petite révolution

Voici une mesure qui pour l'île sera sans doute difficile à appliquer mais qui montre le changement que vont devoir accepter les Mahorais
Paru dans un quotidien, Albalad:
Quand on connaît un peu Mayotte, on se demande comment la fourrière pourra absorber les centaines de bêtes errantes: zébus, chèvres, moutons, chiens, chats et pourquoi pas poules qui traversent sans prévenir.
Faudra-t-il leur demander leurs papiers, comme s'ils étaient clandestins?
Bref, un changement sans doute justifiable, mais qui laisse un petit avant-goût amer pour l'île.

8.1.11

L'ananas et l'araignée

Pour permettre à un de nos ananas de terminer de mûrir, je l'avais placé de manière à le protéger des fourmis. Ah! les fourmis, il faudra que je vous en reparle!
Je n'avais pas remarqué que la tasse comportait un motif et je me dis que la couleur de cette araignée allait bien avec celle de l'ananas.


Mais cette araignée était bien réelle et sa couleur et sa forme extra-plate lui permet d'être indétectable une fois sur le fruit.
Bel exemple d'adaptation à l'environnement.

5.1.11

Jardin tropical

Le jardin botanique de Coconi, au centre de l'île, est un bien bel endroit.
Balade au pays des fleurs et plantes tropicales:

Une fleur bien défendue (euphorbe)


Rose de porcelaine

Tonnelle de bambous et petit pont de bois



Fleur ou fruit ?

Bouquet final!
Pour les senteurs et les chants d'oiseaux, votre présence est indispensable...ou votre imagination.

3.1.11

Flash

Attention: nouvelle page pour vous faire découvrir la faune de Mayotte.
Cliquez ici ou dans la barre mauve ci-dessus.

Averse tropicale

Depuis quelques jours, il fait plus chaud et plus humide. Atmosphère moite qui nous fait transpirer même sans bouger. Les averses sont de plus en plus nombreuses (bi-quotidiennes) mais restent encore très localisées. La fameuse saison des pluies s'annoncerait-elle ? En tous cas, selon les indigènes, elle est d'année en année de plus en plus irrégulière et donc imprévisible. Réchauffement ou dérèglement climatique ? Peut-être...

Super il pleut !

Bains publics (dans mon rétro, ils étaient tous à plat-ventre !)

La vie continue presque comme d'habitude pour les adultes.
Et une heure après, tout est redevenu normal, avec soleil et chaleur, un peu plus humide encore. La ravine qui passe en contre-bas de notre jardin, à sec depuis 8 mois, chante ce soir comme un torrent de montagne. Le problème est qu'elle entraîne avec ces premières grandes eaux toutes sortes de détritus vers le lagon.

De ce point de vue, il y a toute une éducation à faire: mais que font les instits ?

1.1.11

Le chiffre du jour


De fleurs de notre jardin
Cette image est composée
Pour vous souhaiter ce matin
Une bonne et heureuse année

Que ces vœux soient si lointains
Ne doit pas faire oublier
Qu'il n'est pas de meilleurs liens
Que le cœur et la pensée