24.2.14

Un champion du monde Mahorais

Il s'appelle Hirachidine Saindou, 31 ans, originaire de Sada mais vit en métropole et depuis samedi soir, est champion du monde de kick-boxing en catégorie moins de 67 kg en battant par abandon à la 3ème reprise un croate, à Pau lors d'un gala.
Avec son adversaire à la pesée vendredi soir
Pendant le combat
 Le palmarès d’Hirachidine Saindou
Quatre titres de champion de France en B.F. (boxe française)
Quatre titres de champion d’Italie en B.F.
Champion de France élite B en B.F. (2008)
Champion d’Europe en full contact (2009)
Champion ceinture VXS en K1 (2010) et ...
Champion du monde!
Un champion du monde Mahorais, ce n'est pas si courant (il paraît qu'il y en a eu un autre en boxe également) et toute la presse de la région Océan Indien en parle évidemment.
Il a dit qu'il voulait être un exemple pour la jeunesse mahoraise, pourvu qu'elle l'entende.

22.2.14

Une femme Mahoraise

Tous les ans a lieu un concours photo "Femmes Outre-mer".
Cette année, 12 représentants des territoires ultramarins ont participé et le photographe mahorais Nayl-Ah fait partie des 3 sélectionnés qui auront le privilège d'aller à Paris pour assister au vernissage de l’exposition qui aura lieu le 7 mars 2014, au ministère des Outre-mer.
Le photographe:
Nom : Nayl-Ah
Profession : Photographe professionnel indépendant
Formation : Diplômé de l'EFET, École Supérieure de la Photographie et D'Audiovisuel à Paris depuis 2010
Le cliché gagnant:

20.2.14

Le droit pas si commun

La question est toujours d'actualité ici, où des lois "spécial Mayotte" sont en vigueur au moins en matière d'immigration qui cause toujours la mort (7 morts la semaine dernière) des candidats à une vie meilleure en entrant désormais en Europe.
L'hebdomadaire Charlie Hebdo pose aussi la question à la fin de cet article, et l'avenir ne changera pas les choses puisque l'exception mahoraise perdurera alors que la loi évolue dans le reste du pays.
L'exemple décrit ici est malheureusement courant, les élèves confiés à "de la famille" nous le rappellent inexorablement dans nos établissements scolaires, quand ils ne sont pas tout simplement livrés à eux-mêmes et donc condamnés au vol et à la violence.

De Charybde en Sylla, enfant comorien de 14 ans expulsé en toute illégalité de Mayotte      19 Feb 2014

En provenance des Comores, la mère du jeune Sylla* débarque à Mayotte en 2011 avec ses six enfants et dépose une demande d’asile qui lui est accordée. La famille, bénéficiant du statut de réfugié de la mère, s’installe doucement dans sa nouvelle vie.
Mais, dans la nuit du 23 au 24 janvier, Sylla est arrêté par la police. Il a 14 ans, est donc mineur, réside avec sa famille en toute légalité sur l’île, cela ne gêne cependant en rien la police aux frontières (PAF) et la préfecture, qui affirment, sans la moindre preuve ni enquête, que le gamin est majeur et ne bénéficie pas de la protection accordée à sa mère. Décision prise en mouillant le petit doigt, alors que sa mère produit les documents prouvant largement la minorité de son fils… Sylla n’a même pas droit à ces tests osseux tellement décriés et si peu fiables, avec leur marge d’erreur d’au moins dix-huit mois, mais qui auraient été dans l’impossibilité de transformer un môme de 14 ans en un tout jeune homme de 18 ans. Sylla le faux majeur part en rétention avant d’être expulsé, de manière tout à fait illégale, dès le lendemain, 25 janvier, vers l’île que sa famille a fuie. Il y est seul, isolé et en danger. L’intérêt supérieur de l’enfant, le droit au respect de la vie familiale, le droit d’asile même ? Le préfet et la PAF s’en tapent, comme ils savent si bien le faire à Mayotte, ce département français où l’on s’exonère du droit commun, où les Sylla expulsés sont légion.
La mère de Sylla n’en reste pas là. Voulant récupérer son fils, le 28 janvier, elle assigne en référé le préfet de Mayotte devant le tribunal administratif (TA) pour obtenir le retour de l’enfant sous quinze jours. Mais si le TA reconnaît l’illégalité de l’expulsion et les atteintes aux droits fondamentaux du garçon, il se contente de contraindre le préfet à… demander au consulat de France aux Comores d’accorder « dès que possible » une autorisation de retour à Sylla ! Curieuse justice mahoraise, qui laisse au préfet le bénéfice d’un temps dont il a la seule maîtrise alors qu’un enfant est en danger et à un consulat la possibilité de délivrer une autorisation de retour à un enfant qui n’aurait jamais dû quitter Mayotte ! Étrange mélange des genres, entre administration policière et justice… En métropole, une telle décision serait impensable. Les décisions des tribunaux administratifs, lorsqu’ils se prononcent en faveur d’un expulsé, contraignent les préfets à organiser son retour sans délai. 
La mère de Sylla, soutenue par la Cimade et le Gisti, continue son combat pour retrouver son fils : elle fait appel de la décision du TA devant le Conseil d’État, afin que l’enfant puisse rentrer « dans les plus brefs délais ».
L’histoire de Sylla est hélas représentative de ce que vivent les migrants à Mayotte, département français depuis le 1er avril 2011 et où devrait s’appliquer le principe d’identité législative. Seulement, ici, on vit, notamment en ce qui concerne le droit des étrangers, sous le principe de dérogations pour s’adapter… aux « spécificités » de l’île. Plus encore, depuis le 1er janvier dernier, Mayotte est devenue une région ultrapériphérique de l’Union européenne et, à ce titre, doit appliquer de manière pleine et entière la législation européenne, la Commission européenne n’ayant accordé aucune dérogation à la transposition des directives relatives à l’immigration et à l’asile. Pourtant, cela ne semble poser aucun problème au représentant de l’État sur l’île de s’en abstraire.
Et ce n’est certes pas ce que prépare Manuel Valls pour mettre l’« île aux parfums » en conformité avec la loi de l’UE qui va changer les choses ! En effet, si le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) s’appliquera prochainement à Mayotte, le ministre de l’Intérieur y fera figurer par ordonnance des mesures dérogatoires. Si elles sont adoptées, celles-ci s’abstrairont une nouvelle fois du droit commun, mais surtout continueront à violer les droits fondamentaux des migrants et à les priver des quelques droits dont ils bénéficient en métropole. Qu’on en juge plutôt : absence de recours suspensif lors d’une décision d’expulsion, absence du bénéfice du délai d’un jour franc en cas de refus d’entrée, titre de séjour valable uniquement à Mayotte et non en métropole, délivrance d’une carte de séjour temporaire à un jeune arrivé sur l’île à 13 ans ou avant, expulsable sous réserve qu’il vive avec un parent régularisé, délivrance d’une carte de résident au parent d’un enfant français ou au conjoint d’un ressortissant français au bout de trois ans, sous réserve de son intention de s’établir durablement en France, notamment au regard de son activité professionnelle s’il ou elle en a une et de ses moyens d’existence, aide au retour en cas d’obligation de quitter le territoire réservée aux personnes accompagnées d’un ou de plusieurs enfants, etc. 
Cerise sur le gâteau, ces dérogations concernent le plus souvent les mineurs et les jeunes majeurs. En ce qui concerne le droit au séjour, c’est en effet un objectif affirmé par le rapport remis au président de la République : elles « découlent de la volonté de ne pas accroître l’attractivité de Mayotte pour les candidats à l’immigration irrégulière, notamment pour les parents qui envoient leurs enfants à Mayotte, où ils vivent dans des conditions extrêmement précaires : en effet, le conseil général n’a pas les moyens de financer un dispositif d’aide sociale à l’enfance (ASE) suffisant. » Et l’aide au retour de personnes accompagnées de leurs enfants est « destinée à favoriser le retour des mineurs vivant à Mayotte en situation de grande précarité ». 
Autant de mesures en violation des droits fondamentaux des enfants mineurs et de la protection dont ils sont censés bénéficier. Il y aura donc dans les mois et les années à venir de plus en plus de Sylla qui effectueront malgré eux le voyage vers les Comores. Et de moins en moins de mineurs qui bénéficieront à Mayotte de l’ASE. Mayotte, département bananier d’une République en perte de valeurs ? 

* Prénom d’emprunt.
Article paru dans Charlie Hebdo n°1130 du 12 février 2014

6.2.14

Pyramide des âges de Mayotte 2012

L'Insee vient de publier les statistiques de la population mahoraise.
Voici la pyramide qui, ici, ressemble vraiment à cette forme géométrique.
Cliquer pour agrandir
Qu'observe-t-on?
1- la forme en pyramide est classique des pays en voie de développement, avec une population qui diminue régulièrement avec l'avancée en âge, donc il faut de nombreuses naissances pour garantir une population suffisamment nombreuse pour travailler à l'âge adulte
2- la population est en augmentation dans à peu près toutes les tranches d'âge par rapport à 2007, sauf pour les plus âgés où elle est stable
3- les deux "trous" dans la population chez les hommes et femmes entre 20 et 30 ans ne sont bien sûr pas dus à une quelconque guerre ou épidémie mais à l'exode des jeunes pour travailler ou continuer des études supérieures hors département; on remarque qu'ils reviennent pratiquement tous après 30 ans
4- les jeunes de moins de 20 ans sont toujours plus nombreux, ce qui pose d'énormes problèmes de scolarisation
5- on vit moins vieux à Mayotte, conséquence de la vie pénible des champs, de l'alimentation déséquilibrée et de qualité insuffisante, provoquant des maladies mortelles (diabète par exemple) malgré un accès aux soins toujours plus performant, d'une mortalité infantile encore trop élevée
6- la moitié de la population de l'île a moins de 18 ans, ce qui en fait le département le plus jeune de France, contre 39 ans en métropole
D'ailleurs, la pyramide métropolitaine n'a rien d'une pyramide:
Vous remarquerez que c'est "Hors Mayotte"!
La différence se passe de commentaires, à vous de faire "parler" ce graphique.
Pour revenir à Mayotte, le dernier recensement nous apprend qu'il y a 40 % d'étrangers, Comoriens à 95 % dont une partie sont des enfants nés en France et qui pourront donc demander la nationalité à leur majorité.
Bien sûr, ces données sont approximatives car très variables et sans doute inexactes tellement il est difficile de comptabiliser tous les clandestins qui arrivent sans cesse. Mais elles donnent quand même une idée de la population mahoraise qui servira à construire Mayotte de demain.

1.2.14

Le Préfet s'en va-t-en guerre

Suite de l'article ci-dessous:
Après avoir pris des réquisitions ponctuelles, le Préfet de Mayotte, Jacques Witkowski, tape du poing sur la table et publie un arrêté qui fera sans doute date:
Le préfet

L'arrêté
Autrement dit, les stations en grève illimitée doivent reprendre leur activité normale dès aujourd'hui.
La station en bas de chez nous, celle de Kawéni, a attendu 17 heures avant de rouvrir deux pompes mais elle a quand même obtempéré! Et déjà, la file d'attente s'allonge.
Que se passera-t-il après? On verra, mais l'autorité de l'état a frappé un grand coup, et on peut s'attendre à ce que M. Margerie, PDG de Total, réagisse d'une manière ou d'une autre.
Un patron qui accuserait l'état de briser une grève, il n'y a qu'à Mayotte qu'on peut voir ça!
Décidément, l'insularité peut avoir des conséquences inattendues.