Prudence, c'est l'attitude de la plupart des Mahorais, car il faut bien rappeler que nous avons tous été souvent échaudés pendant ces 43 jours de grève contre la vie chère.
Pas d'explosion de joie, des satisfactions mais aussi des déceptions et des amertumes, on sent que tous voudraient tant être soulagés s'il n'y avait pas cette retenue qui a empêché la sérénité aujourd'hui.
Lundi matin, tout avait mal commencé car les négociations ont duré 20 minutes, à cause de la présence du signataire du 17 octobre (affilié à FO) qui avait fait éclater l'intersyndicale.
Hier, grosse manifestation à Mamoudzou pour faire sentir aux autorités et distributeurs que la mobilisation n'avait pas faibli. Et peut-être pour que les manifestants se rassurent aussi.
Hier soir, Denis Robin a choisi de présenter un protocole de sortie de crise après avoir obtenu la baisse des produits qui continuaient de bloquer les négociations: le prix de la viande de bœuf (le poulet a déjà baissé), le prix du sable et celui du gaz, et pour 3 mois de plus (jusqu'en mars, date de l'entrée en vigueur du RSA).
Bien joué, sire Robin, Marianne peut souffler...
À la sortie vers 23 heures, les syndicalistes ont exprimé leur satisfaction et ont présenté les résultats à la base qui a accueilli plutôt résignée ces conclusions. La suspension de la grève a été décidée, jusqu'à la signature définitive espérée pour demain.
Aujourd'hui, des sourires reviennent, mais un peu crispés car le Mahorais est prudent, et aussi parce que le travail à rattraper est immense. Sans parler des dégâts qu'ont provoqués les déclarations anti-mzungus, les agressions (qui continuent, un instit tabassé et poignardé à la main pour un mobile ce soir, à l'IFM) qui elles mettront longtemps à cicatriser à condition qu'elles cessent. Il faudra du temps et une police intelligente pour endiguer une insécurité qui explose en ce moment.
Et, bientôt, on pourra enfin reparler de Mayotte de façon positive! Mais attendons déjà demain...
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