31.3.12

La campagne "hollandaise"

Aujourd'hui, dans la région, il faut bien reconnaître qu'on ne parle que du candidat François Hollande.
Pourquoi? Parce qu'il est là, présent physiquement, tout simplement.
La 1ère reconnaissance des populations outremers, c'est d'abord de leur rendre visite.
Mettez-vous à leur place, la métropole, c'est loin, cher, inaccessible.
Alors "on s'attend" avec plus ou moins d'espoir "à ce qu'ils s'intéressent à nous!"
Dans la région de l'océan Indien, il y a eu Le Pen, Mélenchon (à La Réunion) et Joly (La Réunion et Mayotte) qui ont eu la volonté de se déplacer et pour certain(e)s, on peut dire que cela n'a pas été facile. Mais ils (elles) l'ont fait et cela mérite reconnaissance, calculs électoralistes mis à part.
Donc aujourd'hui, à Mayotte puis à La Réunion, l'actualité, c'était le candidat de la gauche PS-MRG.
Il est arrivé à 8h, a rencontré, rencontré, discuté, écouté, parlé, mais comment font-ils?
Puis il est arrivé sur la Place de la République (depuis 1 an exactement), a salué, serré de nombreuses mains, regardé les danses locales, s'est fait remettre colliers de fleurs, médaillons, a re-salué, s'est laissé embrasser, griser par la musique mahoraise, par les senteurs de jasmin, par les couleurs des salouvas, par les cris lui promettant un grand avenir et, après avoir salué la foule, s'est assis pour écouter, a bien voulu poser, même pour des enfants, avant d'être écouté. La chaleur n'était pas que dans l'air ambiant.

Monsieur, 

Madame,

et tous les autres.
Et il est reparti, se donnant à la foule et à la presse
Bref, un candidat en campagne, a priori en terre hostile.
Il faut préciser que le candidat sortant, raillé pour son absence, passe ici pour le père de la départementalisation alors que pour ceux qui ont un peu plus de mémoire, il n'a fait que terminer un travail qu'un certain premier ministre nommé Jospin avait initié.
Mais le politique vit aux dépens de ceux qui l'écoutent (cela vaut bien un fromage, même de Hollande, sans doute...)
Le discours, la prestation, je n'en parlerai pas, impartialité auto-imposée oblige.
Et il est donc reparti. Il a promis de revenir "autant de fois que nécessaire". Promesse?
Il s'est envolé pour La Réunion où il a recommencé, avec autant d'attention, d'écoute... et autant d'énergie. Mais comment font-ils? (bis)

28.3.12

Mayotte à la télé

Samedi 31 mars, à 20h35 heure de métropole, ne manquez pas
 le magazine "outremers" de la chaîne

Au sommaire: Spéciale Mayotte, 1 an après la départementalisation, gros plan sur l'immigration pour tenter d'expliquer pourquoi nous sommes le département qui en bat le record, malgré une lutte massive, quotidienne et sans pitié. 
En voici une critique parue dans le Canard Enchaîné de cette semaine:
Bienvenue se dit Caribou (que l'on doit écrire karibu avec la même prononciation) en shiMaore d'où le titre du reportage cité. J'ignore comment on pourrait traduire "Malvenus".

Autre émission sur Mayotte:
Mardi 3 avril, à 10h10 heure de métropole, un documentaire plus 'découverte' et moins grave, intitulé 
"Mayotte,l'île au lagon


que vous pourrez voir sur
On voit que le 1er anniversaire du 101ème département approche...
Et vous pouvez revoir toutes les émissions de France Télévisions sur www.pluzz.fr
Un grand merci à Maryel et Roger pour ces infos.


23.3.12

Mouvements sociaux

Égalité républicaine

ou bien

Continuité territoriale

Deux expressions que l'on entend beaucoup en ce moment dans l'île.
Des mots forts qui situent bien l'attente de la population de l'île (et pas que les Mahorais) et, la situation n'évoluant pas assez vite, la colère qui monte.
Bien sûr, une élection approche. Bien sûr, tout ne viendra pas avec un claquement de doigts (ou une prière, inch'Allah).
Mais ici, on s'impatiente.
Nous sommes devenus un département français depuis presqu'un an et les bénéfices arrivent moins vite que les contraintes.
Alors des revendications s'affirment de plus en plus haut. Normal.
L'Agence Régionale de Santé est en grève depuis 7 semaines. Tant pis pour la campagne de démoustiquage, malgré la dengue et le chikungunya. On veut obtenir le même statut qu'en métropole et que dans les autres DOM!
Légitime, non? Nous sommes bien département français?
La semaine dernière, les agents de la CSSM (caisse de sécurité sociale de Mayotte), ceux de la CAF (caisse des Allocations Familiales), et les personnels du CHM (centre hospitalier de Mayotte) ont rejoint les agents de l'ARS. Là, c'est encore le même statut mais aussi une indexation des salaires qui est exigée. Puisque la vie est 30% plus chère ici qu'en métropole, il faut qu'on gagne 30% de plus pour avoir le même pouvoir d'achat! Logique, non?
Allons plus loin dans l'égalité républicaine: nous devons avoir les mêmes taux d'aides que dans les autres DOM, donc le RSA à 25% du taux pratiqué en métropole alors que la vie est 30% plus chère ici, c'est aberrant.
Aujourd'hui, les personnels du centre hospitalier ont obtenu 30% d'augmentation à partir de 2013 et ils ont repris le travail. Quand on veut, ...
Ce vendredi a aussi vu le début d'une autre grogne avec manifestation à la clé. Cette fois, c'est le BTP et de grandes entreprises privées qui se sont mis en grève car il n'y a plus de chantiers ou de contrats prévus à court et moyen terme et des plans de chômage partiel sont à l'étude.
L'emploi va vite devenir un problème majeur, et les commandes publiques ne suffiront pas. Sur une population de 200 000 habitants, seuls 30 000 environ ont un emploi!
Et n'oublions pas que les accords sur les prix survenus en octobre après les violents évènements arriveront à terme à la fin du mois! Les prochaines semaines sont redoutées par tous ceux qui ont un peu de bon sens.

Dernière mauvaise nouvelle tombée aujourd'hui: la compagnie réunionnaise Air Austral ne réalisera pas en 2012 sa liaison directe vers la métropole initialement prévue en octobre puis repoussée en avril, et malgré les 2 Boeing 777 achetés exprès. Une mauvaise santé financière (23 millions d'€ de déficit) et un manque de rentabilité annoncé ont plombé les désirs d'expansion de la société qui avait jusqu'à l'année dernière le monopole de la liaison avec la métropole, d'où les prix élevés. Seule CorsairFly est aujourd'hui en mesure d'assurer la liaison directe, et encore que dans le sens Paris-Dzaoudzi. Piste trop courte exige.
Là encore, les Mahorais, résignés, disent que c'est toujours pareil: des promesses...
Pourtant, la continuité territoriale est cruciale pour une île isolée comme Mayotte. Non seulement pour tous les déplacements de tous les Mahorais (pas que les élus!) mais aussi pour le symbole. 
Une liaison directe, compétitive et régulière rapprocherait le 101ème département des cent autres et dans les 2 sens.
Et dire que le candidat Sarkozy n'a même pas prévu de venir à Mayotte alors qu'il se rend à La Réunion!
Décidément, la fin de la saison des pluies s'annonce triste!
Et on nous a même caché les seins de la belle Mahoraise! Elle ne les aura arborés qu'une semaine. 

21.3.12

MAYOTTE: Française ou Comorienne?

Voilà un titre provocateur et pourtant: certains dans la région et plus loin se posent toujours la question.
Petit rappel historique:
L'île de Mayotte est une des 4 îles de la Lune c'est-à-dire l'archipel des Comores.
En 1841, un sultan en prise à des conflits locaux, Adriansouli (ou Adriantsouli) décide de vendre Mayotte à la France, déjà présente dans l'océan Indien surtout à La Réunion mais qui vient de perdre Maurice. Peut-être un moyen de contrôler le nord du canal du Mozambique.
En 1843, les Français s'y installent.
En 1886, l'archipel tout entier devient protectorat français.
En 1972, poussés par le vent de la décolonisation, les Comoriens demandent à la France l'indépendance "dans l'amitié et la coopération". Mayotte se déclare déjà contre.
En 1974, une consultation de la population accepte l'indépendance à plus de 94 %, mais le décompte île par île recommandé par les Nations-Unies montre que Mayotte a voté contre à 66 % et désire rester française.
En 1975, le 6 juillet, naît le nouvel état Comorien.
En 1976, en février, une second vote dit non au rattachement au nouvel état Comorien à 99,4 %!
En octobre, les Nations-Unies s'en mêlent:

Jusqu'en 1995, la question n'a pas été évoquée à l'ONU à la demande des Comores par souci d'apaisement.
Pendant ce temps, les Comoriens s'enfoncent dans la pauvreté et la corruption avec des mercenaires comme Bob Denard engagés par les autorités.
Mais depuis, régulièrement, la question revient car les Comores n'ont toujours pas admis cette "annexion" de Maore (le nom originel de Mayotte en shiMaore), forts de la condamnation de l'ONU.
Mais ce ne serait pas la seule résolution des Nations-Unies qui ne soit pas appliquée.
En 2009, la départementalisation plébiscitée par les Mahorais, et réalisée en 2011, n'a fait qu'exacerber les antagonismes.
En découle entre autres l'immigration clandestine des Comoriens qui rejoignent l'île au niveau de vie dix fois plus élevé, et où les Mahorais n'en veulent plus car il n'y a déjà pas assez de travail pour tous ici, etc, etc...
En ce moment même, une Commission de l'Océan Indien se réunit du 21 au 23 mars aux Seychelles pour discuter de l'appartenance de Mayotte à la République des Comores!
Le nouveau président de l'Union des Comores a déclaré récemment qu'il "continuerait à revendiquer l'intégration de l'île comorienne de Mayotte dans son ensemble", mais en associant "nos frères et sœurs mahorais" dans un dialogue direct. Il se rend compte que sans l'accord des habitants de l'île au lagon, rien ne se fera. C'est un ton nouveau. Mais quand même, il s'agit de ne pas s'avouer vaincu.
En métropole, il y a également des voix pour demander l'abandon de l'île aux Parfums en cette période électorale...

19.3.12

Changement d'air

Une semaine à La Réunion, à Cilaos précisément, où le créole a remplacé le shiMaore dans mes oreilles, mais où le langage de la nature est accessible à tous.
Rendez-vous en page "Escapades" pour un voyage en montagne tropicale.

9.3.12

À la tête du client

Quand on vient travailler à Mayotte comme enseignant, on signe pour un contrat de 2 ans renouvelable 1 fois.
Renouvelable: derrière cet adjectif pas très beau peuvent se cacher bien des problèmes.
Théoriquement, il suffit de demander et à moins d'être pédophile, ou ce genre de comportement, la demande est satisfaite car l'éducation a un urgent besoin de cet apport de frais métropolitains ou ultramarins "chasseurs de primes" comme on les appelle parfois.

Mais ça, c'est la théorie. Si l'on n'est pas sage, voilà ce qui risque d'arriver.

Cette année, ils sont 17 dans la charrette du non-renouvellement.
Yann Durozad n'est pas qu'un paisible prof d'histoire-géographie au collège de Dembéni. Il est aussi syndicaliste et joue pleinement son rôle face au sous-recteur de Mayotte.
Le co-secrétaire du SNES en plein travail
Quand il a demandé son renouvellement, le sous-recteur a refusé. Le militant n'en est pas à son premier opposant et il a donc porté l'affaire, soutenu par la profession, devant le Tribunal administratif.

Autre cas, Michel Rhin, ci-devant prof de maths à Koungou, est aussi président du Réseau Éducation Sans Frontières de Mayotte où il avait déjà travaillé en 2004. Son action le conduit à empêcher le préfet de conduire sa politique migratoire (ou plutôt celle du gouvernement) comme il le souhaite.
















Quand il a demandé son renouvellement, lui aussi a été refusé, officiellement par le presque-recteur, mais officieusement par le préfet. Militant au-dessus de tout soupçon, lui aussi a saisi le Tribunal administratif.

INCOMPÉTENTS
Et que croyez-vous qu'il arriva?
Le TA a jugé le vice-recteur et le préfet incompétents pour décider du renouvellement des fonctionnaires de l'Éducation Nationale en séjour à Mayotte.
Ces pratiques d'un autre âge étant invalidées par le TA, il se pourrait que le jugement fasse jurisprudence et s'applique aux 15 autres dans ce cas cette année.
Parmi ceux-là, une collègue que j'ai vue hier et qui, avec d'autres, a eu l'outrecuidance de s'opposer à la proviseure de son lycée du nord qui, d'après elle, a poussé au suicide le proviseur qu'elle remplace depuis peu.
La responsable du service informatique du vice-rectorat est aussi touchée par la vague de non-renouvellement, elle est par ailleurs webmaster de Sud Éducation, tiens tiens!
Chaque cas est différent, mais gênant.
Ceci dit, les affaires ne sont pas terminées: la balle est dans le camp du ministre de l'Éducation Nationale qui devra trancher. Il demandera bien sûr l'avis du vice-recteur... Ce n'est donc pas gagné.
Mais peut-être que le prochain sous-recteur (l'actuel devrait payer ces vagues encombrantes) ne pourra pas faire ce que bon lui semblera à l'avenir.
Il faudra bien que le droit commun s'applique aussi aux élus et aux responsables nommés par l'État, sinon qui montrera l'exemple?

8.3.12

Zakia Madi, la chatouilleuse

8 mars: Journée des femmes oblige, et ici, les femmes ont une importance toute particulière.
Zakia Madi était une de ces femmes Mahoraises bien trempées, et avec d'autres autour d'elles, on peut dire qu'elle a marqué l'histoire de Mayotte.
Quand je dis "femme", ce n'est pas tout à fait exact puisqu'elle est morte à l'âge de 16 ans.
En 1969, les Comores sont françaises mais les indépendantistes sont en pleine lutte.
À Mayotte, pourtant, il existe des partisans et partisanes du "rester Français pour être libres".

Ces "séparatistes Mahorais" manifestent, comme ce jour d'octobre 1969, à Mamoudzou, contre les indépendantistes et c'est l'affrontement.
Pourtant, les femmes mahoraises avaient inventé une nouvelle arme: elles chatouillaient dès leur arrivée à l'aéroport tous les notables comoriens pour les obliger à repartir sans encourir de sanctions puisque les "chatouilles" ne constituent pas un délit. Elles sont connues depuis sous le nom de "Chatouilleuses".
Seulement, ce 13 octobre, les choses tournent mal, des grenades offensives ou une fusillade, Zakia est blessée et tombe dans les eaux du port. Elle mourra dans la vedette venue la récupérer.
Le quotidien "Le Monde", en 1971, en parle en ces termes:
« Le 13 octobre 1969. Un redoutable supplice de Madagascar et pratiqué par les dames : « la chatouille ». Le malheureux mâle qui le subit, en sort à moitié mort d’épuisement. [...] Le fait que ceux qui s’y sont livrés soient déjà condamnés alors que les responsables de la fusillade du 13 octobre 1969, n’ont pas encore été traduits en justice est un motif supplémentaire d’irritation et de rancœur à Mayotte. »
Il n'existe pas de photo d'elle, juste une stèle à Ouangani, où sa mère était chef de village.
place Zakia Madi
D'autres femmes sont entrées dans l'Histoire de Mayotte: Zéna M'Déré (1ère chef de la révolte des femmes en 1966), Zaïna Meresse Boinali (la 1ère Chatouilleuse), Moitsoumou Djaha dite Bwéni M'Titi (petite femme en shiMaore), Mariama Combo dite Mouchoula et d'autres ont été déterminantes pour le combat des Mahorais pour rester français.

7.3.12

La terre de leurs ancêtres

Quelque chose de surréaliste se passe à Mayotte en ce moment.
Depuis le début du mois de février, une vaste campagne avec appui médiatique a été lancée avec pour nom:
" La terre de nos ancêtres "
Explication: avec l'arrivée de la départementalisation et son corollaire la mise en conformité avec la législation française, les Mahorais devront très vite se mettre en règle avec les lois foncières (droit commun). On appelle ça la régularisation foncière.
En des termes plus directs, ils vont devoir justifier de leur titre de propriété et, comme la plupart n'en ont pas en bonne et due forme, ils devront acheter la parcelle de terrain qu'ils occupent pour le plus grand nombre depuis plusieurs générations!
En tous cas pour ceux qui occupent un terrain censé appartenir au Conseil Général.
Là attention, il faut suivre: dans les DOM, la zone littorale des 50 pas géométriques (ZPG) soit à 81,20 m de la limite de la marée la plus haute, appartient depuis la loi dite "littorale" au Domaine Public Maritime donc à l'État.
Ceci afin de protéger la bande littorale des bétonneurs indélicats.
Si des habitants y sont déjà installés et veulent y rester, ils doivent acheter leur terrain, c'est possible sous certaines conditions depuis 1996 en France. Et comme la plupart des Mahorais habitent en bord de mer, car pêcheurs d'origine, beaucoup sont concernés. Sans compter les villes et villages!
Pour ceux qui veulent plus d'infos, c'est .
Ubuesque, absurde, incompréhensible: les qualificatifs les plus modérés ont vite fait la place à la désillusion, puis à la résignation, avec la promesse qui leur a été faite qu'ils ne seraient pas lésés et qu'on les aiderait.
Tous les terrains de l'île devront avoir un propriétaire identifié. C'est aussi une sécurité pour tous.
L'objectif annoncé est d'être prêt au début 2014 pour la mise en place de la fiscalité locale.
Eh oui, il y aura des impôts à la clé! Mais les impôts veulent dire rentrées fiscales et, si elles sont bien redistribuées, aménagements pour tous. Mais ici, la rue (et la brousse) n'y croient qu'à moitié car les subventions fondent au soleil mahorais sans que l'on puisse en retrouver les traces. Et comme le président du Conseil Géré Mal, oh pardon, du Conseil Général a annoncé qu'il doterait les agents de véhicules tout-terrains pour accélérer les opérations de mesures et bornages topographiques, on s'est dit avec raison que rien ne change et que les élus ont la fâcheuse tendance à d'abord profiter et ensuite dépenser.
Mais voilà, il faudra obtempérer, et il n'est pas sûr que les Mahorais avaient imaginé la départementalisation comme ça. Le débat se politise:
Certains disent que cela permettra de faire le ménage (comprenez virer les clandestins) et ils acclameront encore le "père" de la départementalisation quand il viendra en avril à la pêche aux voix.
Les autres disent qu'ils se sont fait avoir, qu'ils n'ont pas lu le pacte, ou bien crient à la spoliation comme l'opposition (Parti Social Mahorais), en se basant sur des textes historiques d'inviolabilité des propriétés! Et je ne vous parle pas des Comoriens, qui revendiquent toujours le rattachement de Maore à l'archipel.
Mais la machine est en marche.


6.3.12

La philatélie mahoraise (3)

La vente des timbres mahorais devrait s'arrêter début avril alors il faut se dépêcher d'en acheter pour ceux qui sont intéressés, comme moi aujourd'hui après 1 heure et 15 minutes d'attente à la poste de Mamoudzou (délai habituel ici), avant de m'entendre dire que je n'étais pas au bon guichet!
En voici d'autres spécimens après les deux précédents messages ici et ici.











2.3.12

Vivent les vacances !

Ce soir débutent à Mayotte les vacances de février.
Mais le titre est cette année particulièrement approprié.
Si ces vacances pouvaient atteindre leurs objectifs ( repos, détente, jeux, loisirs, joie, etc..), elles seraient les plus profitables depuis bien longtemps.
En effet, vous l'avez peut-être appris car toutes les têtes bien pensantes y sont allées de leur message de sympathie, l'État compris, lundi dernier, un jeune de 17 ans a été assassiné dans l'enceinte du lycée de Mamoudzou.
En pareilles circonstances, en métropole, on traitera la situation en une semaine et bass, comme disent les Mahorais, comprenez "assez, on passe à autre chose".
Mais pas ici, pas cette fois.
La situation d'insécurité des collégiens et lycéens est croissante depuis les événements d'octobre.
34 % d'augmentation en général en 2011, mais elle a sûrement triplé à partir des grèves.
Moins de cambriolages (et encore, je suppose que certains ne sont pas d'accord avec moi) mais ce qui est beaucoup plus inquiétant, beaucoup plus d'agressions avec menace d'arme blanche (couteau le plus souvent, même pas chombo -machette locale- ce qui serait plus authentique) et violences qui se transforment en exactions ou en crimes.
Les auteurs ? Des jeunes, complètement désinhibés depuis octobre, qui ont institué leur loi de la terreur un peu partout dans l'île.
Non, je n'exagère pas; je pourrais citer de nombreux exemples: cet assassinat, des collégiens qui ne veulent plus retourner dans leur établissement car ils se sentent (ou ils sont) menacés, agression dans un abribus de collégiens qui attendent leur bus, attaque au gaz lacrymogène dans un bus scolaire (à Passamaïnty), et des exactions aussi envers les adultes comme l'agression "à l'arraché" d'une de mes collègues -et quand la police a demandé la restitution du sac volé, l'auteur (16 ans) a réclamé de l'argent, devant sa mère s'avouant dépassée !!- mais beaucoup plus grave, ce viol (encore) collectif avant-hier au centre de l'île, et encore d'autres.
Même si ce blog n'a pas pour vocation de relater les faits divers, je dois reconnaître que l'ambiance s'est considérablement dégradée depuis quelques semaines et je vous livre mon ressenti.
Mais où va Mayotte ?
La police a décidé de faire la chasse à l'arme blanche. Bien, mais s'ils arrêtent les délinquants, ils seront vite relâchés car il n'existe qu'une quinzaine de places pour les isoler après jugement.
Le problème tant redouté de cette jeunesse pléthorique, parfois sans parents, éclate actuellement.
Le lycéen mort lundi avait, lui et ses copains, tiré avec ses mots (un poème) une sonnette d'alarme qui n'a pas été prise au sérieux.
Il s'appelait Charifoudine, 17 ans.
Mayotte pleure, comme le ciel, et c'est un déluge qui s'abat sur l'île depuis lundi...