29.3.13

On continue comme ça?

L'association "Les naturalistes de Mayotte" nous rappelle que la sauvegarde de la biodiversité n'est pas un vain combat.

Vendu de 5 à 8€ le panier, une nouvelle saisie a eu lieu hier
 ainsi qu'une saisie de bois prêt à être brûlé
La raie Manta, sa Majesté volant dans l'onde



Ici à Madagascar où le braconnage sévit aussi
Photo Association Caouanne
Il y a un mois, une patrouille a découvert des restes de tortues braconnées sur une plage de Petite-Terre.
La nature, de part la taille de l'île, est très menacée: la forêt, au rythme actuel des déforestations, aura disparu dans 30 ans. Les tortues, comme à Rodrigues, auront disparu et le lagon sera étouffé par la terre qui l'aura envahi.

Alors, "Nari pangué Maore ya méso?" (On continue comme ça?)

28.3.13

Futur aéroport: en approche

La livraison est toujours prévue en 2013, mais à la fin de l'année.
Rappel: Terminée, l'aérogare sera comme ça
En attendant, les travaux avancent....
En janvier



Aujourd'hui
.... et les avions se raréfient.
Corsair International ne vole plus vers Mayotte en période creuse et ne reprendra la desserte mahoraise qu'en juin.
XL Airways n'assure toujours qu'un vol par semaine depuis Marseille.
Air Austral a réduit ses vols incomplets en ce début d'année et ne reprendra son leadership, amélioré, qu'en juin également.
Le tourisme devra s'en accomoder mais pour l'instant, il est vrai qu'il n'y a pas foule. Dommage, il y a des affaires à ne pas manquer!
En revanche, sur mer, les kwassas-kwassas sont quotidiens et de plus en plus nombreux à être interceptés par les autorités: la misère ne connaît pas la crise.

24.3.13

Paradis amers, le film

Quelqu'un a eu la bonne idée de mettre ce film sur YouTube alors le voilà, comme France Télévisions n'a pas l'air pressé de le diffuser aux métropolitains.
Il dure 1h30 et la présentation est ici: Paradis amers

Double-clic pour le plein écran.

23.3.13

Maji: l'eau mahoraise

Des "journées mondiales", il y en a presque tous les jours. Certaines sont anecdotiques, d'autres essentielles;
Le 22 mars, c'était donc celle de l'eau.

Ici, l'eau, sous-entendu l'eau potable, pose encore un énorme problème pour certains Mahorais. Ceux qui disposent de l'eau dans leur logement sont heureusement de plus en plus nombreux, mais les "personnes en situation irrégulière" vont encore chercher l'eau à la rivière, comme depuis très longtemps.

Les rivières servent aussi à la lessive.
Quand c'est au savon de Marseille, ça va encore, d'un point de vue écologique. Mais quand l'eau de Javel s'en mêle, ou d'autres produits détergents, c'est la catastrophe pour la vie aquatique. Quand on y rajoute les déchets qui s'y amoncellent...
Pourtant, les campagnes de sensibilisation existent ici aussi, mais il faudra sans doute passer à autre chose.

Depuis quelques mois, les canalisations d'adduction de l'eau sont progressivement remplacées, et les stations de traitement des eaux usées se multiplient pour remplacer entre autres les plus anciennes qui sont devenues de vrais bouillons de culture car inopérantes.
Quand il y en a de nouvelles, les habitants rechignent à s'y raccorder à cause du coût et du prix de l'eau, qui est pourtant raisonnable, environ 1,10 € le mètre cube.
C'est sans doute ce qui s'est passé la semaine dernière (comme par hasard juste avant la journée mondiale de l'eau!) quand la station d'alimentation en eau potable de Grande-Terre a eu son eau contaminée par des matières fécales (!), ce qui a privé la moitié de l'île pendant deux jours. Bien sûr, le problème a été vite et bien traité, il n'y a eu que quelques diarrhées.
Mais il reste que les installations sont précaires et insuffisantes. Évidemment, le Syndicat mahorais de l'eau a tout de suite affirmé que c'est de la faute de l'État! Ici, tout est de la faute de l'État, c'est plus facile.
En Petite-Terre, il existe une usine de dessalement de l'eau de mer qui approvisionne en eau potable la plus grande partie de ses habitants, même si elle est mélangée à l'eau de Grande-Terre.Voir aussi ici
Comme cette saison humide qui s'achève n'a pas apporté assez d'eau dans les deux bassins-réservoirs, le problème de l'eau risque bien de resurgir dans les mois secs de l'hiver austral, dans quelques mois. Et on va encore reparler d'une troisième retenue collinaire.
Cette journée mondiale aurait dû permettre de faire progresser la problématique (les Mahorais qui se disent instruits adorent employer ce mot, souvent à tort et à travers), mais voilà, on est passé à autre chose.
La faute à l'État, sans aucun doute.

11.3.13

Bonnet d'âne

"L'affaire" de Mzouazia (voir ici) vaut à Mayotte une publicité dont elle devrait bien se passer.
La Ligue des Droits de l'Homme rappelle à l'ordre et surtout à la loi les "justiciers" Mahorais et, plus grave, les autorités publiques de l'État et de l'île.


"vendetta", "expédition punitive", "délation": pas très joli tout ça...
La Ligue de l'Enseignement a elle aussi réagi en refusant que les enfants soient "des boucs-émissaires", eux qui sont "les premières victimes de l'incurie des adultes". Elle rappelle le droit fondamental à l'éducation pour tous.
Faire de belles phrases interminables en empruntant des mots très compliqués est une chose, mais mettre en œuvre les principes et les idées fondatrices de la République Française en est une autre.
Mahorais, Mahoraises, il va falloir vous discipliner et vous élever au niveau des valeurs de cette République que vous avez plébiscitée, sinon vous serez privés de récré!

2.3.13

Vasum crosseanum et Tatoosh

Aucun rapport entre les deux, à part la mer et cette semaine le lagon mahorais.

Vasum crosseanum est un coquillage rarissime dans le monde qui va faire parler de lui.
Il est en passe à lui seul de bloquer le projet de piste longue de l'aéroport de Mayotte, ou au moins de le retarder.
L'association "Les naturalistes de Mayotte" rapporte dans sa lettre de mars 2013:
Le platier de Pamandzi est décidément d’une
richesse insoupçonnée en termes de biodiversité. C’est
lors de la grande marée basse du 2 janvier 2013 qu’un
mollusque gastéropode connu jusqu’ici par seulement trois
exemplaires au monde a été identifié : le Vasum crosseanum
(Souverbie, 1875), de la famille des Turbinellidés. Les
individus connus étaient originaires de « Madagascar
ou Mauritius », selon la description originale faite par
M. Souverbie en 1875, et de Cargado Carajos (au nord des
Mascareignes) pour la coquille découverte en 1973 et en
possession de The Jacksonville Shell Club.
Si un individu a été prélevé pour permettre
l’identification, quatre autres ont été vus mais
soigneusement laissés sur place dans leur biotope. C’est
donc la plus importante population connue au monde qui
vit là, sur le platier barrière, non loin de l’îlot de sable blanc
jouxtant la piste de l’aéroport !
Déjà qu'on n'entendait plus parler du projet controversé de création d'une piste longue à l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi, cette découverte va plomber les ailes des gros avions qui devaient en profiter!

Tatoosh est le nom d'un magnifique yacht qu'on peut admirer (de loin) dans le lagon près du port de Mamoudzou.
Le propriétaire est Paul Allen, le co-fondateur milliardaire de Microsoft. Il n'a pas dit ce qu'il venait faire à Mayotte...
Tatoosh fait 92 mètres de luxe flottant, un hélicoptère, des "petits bateaux annexes" dessus, qui vaut 125 millions d'euros. Il serait à vendre. Des amateurs?
Avec des petits copains, en Italie
Pavillon "Caïman" comme il se doit