L'évolution était prévisible: les négociations ne donnant pas de résultat assez rapide et satisfaisant, les esprits s'échauffent et surtout les jeunes se sont réveillés.
Mayotte a connu la pire journée depuis le début de la grève. Mamoudzou, les alentours ont connu de graves incidents provoqués il est vrai par les jeunes, incontrôlés et incontrôlables semble-t-il.
J'habite à Passamaïnty, au sud de Mamoudzou, et ce matin, la route littorale qui la traverse a été barrée par des pneus et poubelles enflammés. Assez vite, la police est arrivée pour rouvrir la circulation et elle a été prise en embuscade bien préparée par les jeunes.
Postés en haut des buttes de terre, ils caillassent copieusement les forces de l'ordre. C'est partout la même tactique de guérilla urbaine.
Alerté par la radio, par une odeur de brûlé, je sors prudemment pour aller chercher du pain.
Ma boulangerie, au milieu, a dû fermer, on comprend pourquoi!
Passamaïnty a été survolée toute la matinée par un hélicoptère de la gendarmerie qui surveillait les mouvements des manifestants.
Ce qui a permis aux forces de l'ordre de repousser les jeunes à coups de gaz lacrymogènes qui m'ont obligé à rentrer un moment chez moi: efficaces ces gaz!
Une fois repartis sur un autre événement, les jeunes se sont vengés: cette voiture en a fait les frais, ainsi que nos poubelles! Comme des dizaines sur l'île aujourd'hui.
Ce soir, impossible de circuler, tout est resté fermé, une bonne averse a éteint les derniers feux sur l'île.
Jusqu'à demain matin?
Donc la situation est difficile à vivre, les gens n'ont plus rien et font des réserves de bananes, on n'ose plus sortir, il y a des barrages un peu partout: un état de siège, comme disent certains.
Les négociations se poursuivent encore en ce moment même, mais en cas d'accord, tout le monde sait que la situation devient incontrôlable, surtout avec les jeunes. Des renforts de police arrivent de métropole. Est-ce la solution?
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