Sur l'île, il existe des bambous géants dont on raconte qu'ils sont les plus grands du monde. J'irai bientôt le vérifier.
En attendant, voici 2 histoires de bambous un peu spéciales:
1- Un collège en bambous!
Non, ce n'est pas une blague. Hier matin, de très nombreux habitants de Tsoundzou (les plus fidèles savent que c'est là qu'est l'école dans laquelle je travaille mais aussi un des deux villages en guerre avec Passamaïnty pour leurs collégiens) se sont réunis et ont manifesté pour la construction d'un collège à Tsoundzou. Ils n'ont fait que reprendre une idée ancienne afin de désengorger celui de Passamaïnty qui est surpeuplé, avec 1600 élèves pour 1200 places. Un peu comme les prisons...
Mais ils n'ont pas fait que manifester, ils se sont rendus sur le terrain et ont coupé une centaine de palmiers, pour les palmes, afin de montrer l'urgence d'une décision car leurs collégiens d'enfants ne veulent plus aller en cours dans le village ennemi et ils n'ont pas complètement tort (ni raison d'ailleurs) au vu des récents événements. Pour les bambous, ce sera plus facile à débiter. Ils sont prêts à le construire eux-mêmes, ils n'attendent que l'autorisation. Les plans sont prêts.
2- Le coup de bambou.
C'est celui qu'ont pris les manifestants en grève générale aujourd'hui.
Vendredi soir, certains claironnaient qu'on avait trouvé une sortie de crise. Mais pour la base, le compte n'y était pas.
Ce matin, j'ai pu constater que les rues avaient été nettoyées, les barrages enlevés. Et que la mobilisation n'a pas faibli. Partout dans Mamoudzou des cortèges défilaient en faisant beaucoup de bruit et surtout obligeant les commerçants imprudents à baisser leur rideau. Toutes les grandes entreprises (eau, électricité, Orange, administration, grandes surfaces) ont également dû obtempérer, et la barge a été bloquée plusieurs fois dans une partie de cache-cache avec la police. Tout cela se passait relativement bien, la police ne cherchant pas l'affrontement.
Seulement en fin d'après-midi, les négociations ont échoué et dès la nouvelle connue, des manifestants ont montré leur colère et de très violents affrontements les ont opposés à la police, encore une fois. Dans la journée, des barrages avaient fleuri à d'autres endroits de l'île.
Donc, la grève continue.
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