Hier matin, au-dessus de chez moi, sur la crête séparant les 2 villages, un jeune de 19 ans a été roué de coups par des jeunes de Tsoundzou 1 avant d'être poignardé à l'abdomen. Il a réussi à descendre à la boulangerie pour appeler à l'aide. Son état est jugé critique.
La tension entre ces jeunes est telle qu'ici tout le monde attend une vengeance, qui pour l'instant ne s'est pas encore produite. Tous essaient de calmer les esprits mais on évite quand même le sujet.
C'est donc un nouvel épisode de cette haine qui est latente et qui éclate au moindre prétexte. Les coups pleuvent à la sortie du collège d'à côté, discrètement bien sûr, et pas question d'alerter la police: "On règle ça nous-mêmes!" Sauf que rien n'est réglé, même par la mise en place d'un transport en bus pour les collégiens afin d'éviter d'emprunter des sentiers coupe-gorges.
La construction du collège de Tsoundzou a bien été décidée mais ce sera pour 2013. En attendant...
Quant à la police, elle patrouille régulièrement, et une voiture a même été attaquée à coup de pierres près de Passamaïnty mardi: vitres explosées, policier blessé aux yeux.
D'une manière générale, les événements d'octobre ont attisé cette délinquance: agression au couteau entre supporters samedi lors de la finale de la Coupe de Mayotte (football), un policier agressé lors d'un contrôle d'identité (qui sont jugés comme de la provocation) pour arrêter des clandestins, dont 4 dans mon école la semaine dernière..
Il sera bien difficile d'apaiser les esprits.
C'est peut-être pour ces raisons qu'on annonce la venue d'un contingent de 120 militaires d'un régiment de Dragons de Fontevraud (Maine-et-Loire), officiellement pour une mission de protection et de sauvegarde pendant 4 mois (!) à compter du mois de mars.
C'est aussi en mars qu'on nous promet une reprise des grèves, l'accord ne portant que jusqu'à cette date.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire