18.1.12

La relative valeur de la vie

Dans la rédaction d'un grand quotidien parisien:
- Patron, patron, j'ai une dépêche: il y a encore eu un naufrage!
- Ah bon, où ça?
- Au large des côtes françaises, lundi soir.
- Et il y a des morts?
- Oui, au moins 3, et il y a une dizaine de blessés, 32 rescapés et des disparus.
- Encore une croisière?
- Non, ça serait plutôt un ferry, un kwassa-kwassa, ça s'appelle.
- Un quoi? Mais c'est où?
- À Mayotte, c'est un bateau de clandestins.
- Mayotte? ... Ah oui! Le nouveau département... Bon, ben, laisse tomber, ça n'intéressera personne.
Va plutôt interviewer un couple de rescapés du Costa Croisières, tu choisis des retraités et tu leur inventes un voyage de noces qui a tourné au cauchemar. Avec ça, on va faire 400 000 exemplaires.
- Bon, d'accord patron, en plus, il paraît que ça arrive souvent.
- Ah tu vois ! Fais quand même voir ton papier!
"Selon le journal, "Les nouvelles de Mayotte", lundi 16 janvier dernier, un hélicoptère de la gendarmerie mahoraise aurait décollé aux environs de 18h25 pour une mission de sauvetage en mer. On ignore encore le nombre total de passagers qui étaient présents à bord de l'embarcation au moment de l'incident. 
Seulement 27 passagers du kwassa kwassa qui dérivait au large d'Acoua ont pu être sauvés grâce notamment à l'aide d'un bateau de pêche situé dans la zone, et grâce aussi à l'intervention de l'hélicoptère. 
Les plongeurs  présents sur place ont pu récupérer cinq autres passagers naufragés. 
Les rescapés ont été tranférés à l'hôpital de Mamoudzou, au centre de Mayotte. 
Le dernier bilan d'hier soir faisait état de trois morts." 


Aucun commentaire: