28.9.11

Scènes de guérilla

La journée a été pire qu’hier dans les rues de Kawéni et Mamoudzou où manifestants et forces de l’ordre se sont opposés au long de la journée. Et la manifestation est reconduite demain alors qu’aucune avancée n’est à noter.Pire qu'hier avec 12 blessés parmi les manifestants, et la violence qui monte d'un cran.
Pourtant, au cours de la matinée, certains manifestants étaient clairement décidés à faire entendre leur mot d’ordre « mabawas nachouké » (les ailes de poulet moins chères).
Le prix de revient du carton de mabawas est à 15,20 euros, alors qu’il est vendu à 27 euros en grande surface, soit 77% de bénéfice. Et c'est la nourriture de base ici, en viande.  Même blocage qu’hier au Rond Point El Farouk:
Même provocation de la part de quelques manifestants et même sur-réaction des forces de l’ordre qui, au lieu de repousser les manifestants avec leurs boucliers, ont commencé à envoyer des bombes lacrymogènes. Provoquant des jets de pierres immédiats… les munitions avaient été bien préparées. Les manifestants se retrouvaient alors non loin de l’entreprise de location Budget et les échanges de pierres contre gaz lacrymogène duraient plus d’une heure, rythmés par des envois bruyants de GLI (Grenade Lacrymogène Instantanée qui contient un explosif très puissant) du côté gendarmerie.
C’est une voiture en feu qui a décidé les forces de l’ordre à faire intervenir les deux véhicules blindés.
 « Ils risquaient de s’en prendre aux autres véhicules de location » expliquait le capitaine Carrère, officier adjoint des opérations, désormais maître de la zone.
 
Les jeunes de Kawéni profitaient de l’ambiance électrique pour ériger des barrages et y mettre le feu, comme hier, et une manifestation au rond point du Commandant Passot tournait mal en cours d’après-midi. « Nous avons interpellé 3 individus en flagrant délit de jets de pierre » signalait le capitaine de police Chamassy.
Les commerçants de cette zone commerciale ont vite baissé leur rideau, par crainte de casse et de pillages.
La barge a été bloquée une partie de la matinée, privant certains de leur avion, entre autres, et provoquant une belle pagaille et des noms d'oiseaux. 
Des journalistes ont été attaqués, par les CRS autant que des manifestants, du matériel endommagé et des pierres en cadeau, et ce soir une boutique (SFR) a été incendiée.
Demain, la grève est reconduite, sans que l'on sache ce qui peut arriver et une sortie de crise paraît bien loin...
Source et photos: des courageux journalistes de Malango-Actualité et Mayotte Hebdo

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