La petite guéguerre qui monte

Dans le billet "Effervescence", deux messages plus bas, je vous parlais de la décision du Président de l'Union des Comores vis à vis de la reconduite dans leur état de leurs ressortissants entrés illégalement à Mayotte.
La situation a évolué.
La France a riposté en menaçant, pour l'instant, de ne plus délivrer ou surtout renouveler les visas des Comoriens se trouvant sur le territoire français. Il y en aurait 10 000 à Mayotte mais surtout 100 000 en métropole (surtout à Marseille et Midi-Pyrénées) qui pourraient à leur tour se voir expulsés.
Porté par la population, le gouvernement comorien vient de décider de ne plus accorder de visa aux ressortissants français! Na! Et si cela ne suffit pas, l'Ambassadeur Français sera renvoyé...
On va avoir besoin de Super-Juppé pour désamorcer la crise!
Dans les 2 semaines qui viennent, des manifestations vont être organisées contre la France pour dénoncer l'"annexion" de Mayotte et bien sûr la départementalisation de celle-ci. Le Président attend(-rait) le soutien de l'UA (Union Africaine) et en appellle à l'ONU.
Il y a de grandes chances pour que les manifestations soient massives, attisant des sentiments pas jolis-jolis.
Cela mérite quelques explications.
Sans revenir sur la douteuse acquisition de l'île par la France en 1841, il faut bien avouer que la suite n'est pas glorieuse. L'auteur Pierre Caminade a son point de vue, un peu à charge c'est vrai:

En 1975, lors de la décolonisation du Territoire des Comores, la France viole la règle internationale du respect des frontières en arrachant Mayotte à cet archipel. « Conformément à la volonté des Mahorais », n'auront de cesse de répéter les chantres de « Mayotte la Française ». Une « volonté » assise sur les intérêts de quelques familles métisses de notables, qui ont tiré toutes les ficelles, et sur la crainte d'un « épouvantail » monté de toutes pièces par Paris — qui a su diviser les îles en créant rivalités et rancœur.

Condamnée plus de vingt fois par l'ONU, cette occupation reste illégale. Les Comoriens des trois autres îles, chez eux à Mayotte en droit international, en sont expulsés par des gendarmes français. 

Mayotte : territoire d'outre-mer ou territoire occupé ?

Donc on peut s'attendre à d'autres développements. En attendant, le Centre de Rétention Administrative où sont regroupés les Comoriens en situation irrégulière affiche complet (140 dans un trois pièces!) et une quarantaine a même dû être accueillie à la Gendarmerie provisoirement. Un autre bateau a été attaqué par des Mahorais qui ne veulent plus d'immigration comorienne chez eux.

Mais à part ça on va faire la fête!

On aura même un jour de vacances supplémentaire jeudi 31 pour agiter des petits drapeaux bleu-blanc-rouge.