Pour une fois, voici des commentaires professionnels de ce qui s'est passé ce matin (Le Monde):
Coup de théâtre ou simple effet de scène à Mayotte : les cérémonies qui devaient marquer, jeudi 31 mars, l'accession de cette collectivité de l'océan Indien au statut de 101e département français ont été reportées, probablement jusqu'à dimanche. Un embrouillamini politico-juridique a décidé de ce report. Les huit élus UMP et Nouveau Centre (sur 19 sièges) ont en effet décidé de boycotter ce jeudi la séance inaugurale du conseil général, où devait être désigné un nouveau président.
Le président sortant Ahamed Attoumani Douchina (UMP) a ouvert la séance inaugurale à 9 heures et constaté l'absence du quorum des deux tiers nécessaires à l'élection de son successeur... Il a donc lancé une nouvelle convocation dimanche.
Mais la loi du 3 août 2009 précise que le statut de département entre officiellement en vigueur à Mayotte "à compter de la première réunion suivant le renouvellement de son assemblée délibérante en 2011". Selon l'interprétation de la préfecture, ladite réunion a bien eu lieu puisqu'une majorité de conseillers étaient présents, même si elle n'a pas élu de nouveau président. Après avoir tergiversé, le gouvernement abondait dans le même sens et déclarait le département de Mayotte"officiellement créé jeudi". Seules les festivités sont donc repoussées à dimanche.
COLÈRE D'UNE PARTIE DE LA POPULATION
Cet impromptu a mis dans l'embarras la ministre de l'outre-mer, qui était en route vers Mayotte pour représenter le gouvernement lors de ces cérémonies officielles. Marie-Luce Penchard a donc dû prolonger son escale à La Réunion, en attendant que la situation se dénoue et qu'un président de conseil général puisse l'accueillir.
L'imbroglio est né des résultats des cantonales, marquées par le recul de la droite. Ont été élus huit conseillers "progressistes", huit conseillers de droite et trois conseillers du centre. Tout le début de la semaine a été occupé à des tractations entre les différents camps, finalement assez mouvants dans leur composition. Les "progressistes" qui estimaient pouvoir réunir une majorité avec le soutien de centristes dénonçaient jeudi une manœuvre de la droite pour bloquer le basculement à gauche du conseil général. Les tractations et tentatives de ralliement devraient donc se poursuivre jusqu'à dimanche.
Le report in extrémis des cérémonies a provoqué la colère d'une partie de la population mahoraise qui commençait déjà à converger vers le lieu où elles étaient organisées. Mayotte avait refusé l'indépendance en 1975 et militait depuis pour devenir un département à part entière. Elle avait voté en 2009 à 95 % pour ce statut. Benoît Hopquin (avec Laurent Canavate à Mayotte)
Cet article (très bien fait) donne un peu de recul car j'aurais certainement été moins tendre avec cette pantalonnade qui a effectivement mis en colère les Mahorais qui craignent pour leur image et celle de leur île. Certains disaient que leur vote a été volé ( j'ai même entendu viol des électeurs), d'autres n'ont pas hésité à comparer la situation à celle de Côte d'Ivoire! Pourtant, tout était prêt, tout le monde était beau, la fête devait être belle:
La grande salle du Conseil Général |
Les discussions sont sérieuses après la mauvaise nouvelle, pendant que les interviews se multiplient. |
La situation est grave mais pas désespérée. |
Toutes les festivités ont été annulées, tous les Mahorais étaient très déçus. Rendez-vous dimanche...
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