C'était du temps où Mayotte rêvait, c'était du temps où Mayotte "mahorait"...
Dénichée sur le blog d'un Comorien, qui en est fier et qui voudrait lui aussi comme ses compatriotes que Mayotte revienne dans le giron originel de ses 3 soeurs, cette vidéo nous ramène 30 ans en arrière.
Ce document montre ce qui était et surtout ce que l'on essayait de mettre en place.
La récolte du riz paddy, anecdotique aujourd'hui, l'habitation traditionnelle mahoraise et l'organisation des villages, unités sociales, les cases rudimentaires, et l'effort que la France voulait impulser concernant la construction des premiers bâtiments en dur, qui devaient être le début du développement.
Qu'a gagné Mayotte aujourd'hui?
Des écoles, collèges et lycées, des structures hospitalières dignes de ce nom, un certain développement améliorant le niveau de vie général.
Mais pour ceux qui vivent ici, on note dans ce reportage une énergie et un sens de l'entraide (musada en langue locale) qui ont disparu ou presque. Où est cet enthousiasme créateur du documentaire? Aujourd'hui, les Mahorais attendent tout de la métropole, n'entreprennent guère, mais ont tous envie de profiter du gâteau!
Il s'est rajouté une immigration clandestine démesurée (tous les jours sont arraisonnés des kwassa-kwassas) créant des tensions entre les Mahorais et leurs cousins Anjouanais, bien que les premiers exploitent sans honte les seconds, et cet afflux entraîne une surpopulation intenable.
La société s'est fracturée dangereusement et ces différences engendrent insécurité (qui explose depuis le début de l'année) sous la forme d'agressions en plein jour, de cambriolages réussis ou pas, dont la presse ne parle pas d'ailleurs (pas assez porteur?). Et que dire de la corruption à tous les niveaux, élus, fonctionnaires (en ce moment procès de douaniers ripoux), qui engloutit la manne gouvernementale (on parle d'1 milliard d'euros par an, mais il ne faut pas le dire).
L'avenir?
Maintenant, les Mahorais attendent avec les yeux qui brillent les 200 millions d'euros en 7 ans provenant de l'Europe, dont les élus disent déjà que c'est insuffisant et qu'ils sont traités comme une RUP au rabais!
Pourtant, ça va en payer des voitures de fonction, des voyages et des résidences plus ou moins secondaires...
Pour le reste, il y a toujours des quartiers pauvres et insalubres tels qu'on les dénonce déjà dans le film. Et des déchets produits par ce qui n'était pas encore la société de consommation.
Si on pouvait faire un "retour vers le futur", on s'y prendrait sûrement mieux.
Mais Allah serait-il d'accord?
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