31.5.13

Étranglement puis étouffement

C'est par cette sémantique très directe que l'intersyndicale a essayé de mobiliser les Mahoraises et Mahorais pour maintenir la pression sur le gouvernement au sujet de l'indexation des salaires des fonctions publiques.
Explication:
Ici, la vie est chère de par son insularité entre autres. Depuis des années, les responsables, comme on dit, ont réclamé aux gouvernements successifs une indexation des salaires publics, afin de compenser le surcoût inévitable de la vie car tous les biens de consommation sont importés et donc soumis à des taxes qui augmentent leurs prix.
Cela se fait dans les autres DOM, donc pourquoi pas à Mayotte?
Légitime.
Le Président Hollande a accordé le principe d'une indexation avec effet rétroactif au 1er janvier 2013. Mais on ne sait pas à quel taux, et c'est là qu'est l'os!
Depuis, des rumeurs courent, concernant une éventuelle augmentation de 40% en 8 ans... puis récemment, comme la colère grondait, on aurait rectifié en haut-lieu en réduisant à 5 ans l'étalement. Sans aucune annonce officielle. Les syndicats exigent 115% et tout de suite!
Or le gouvernement a convié l'ensemble des partenaires à une négociation à partir du 10 juin prochain à Paris. On avance.
Mais pas assez vite pour les syndicats qui ont appelé à une grève illimitée à partir de mardi dernier.

Alors cette semaine, c'était étranglement: opérations escargot dans toute l'île et générant des embouteillages interminables et insupportables pour ceux qui n'étaient pas grévistes.

Malheureusement, sans le moindre souffle de vent, des manguiers, bois noirs et badamiers se sont abattus sur les routes bloquant irrémédiablement la circulation.

Certains sont même tombés sur une voiture.
Pour le conducteur, ça a failli être écrasement!
Eh oui, les Mahorais ne rigolent pas!
La grève s'est interrompue pour le weekend (pour ne pas perdre trop d'argent), mais elle reprendra la semaine prochaine avec la seconde partie du programme mercredi: étouffement!
Que se passera-t-il? Ne plaisantons pas, tout peut arriver!
Le gouvernement entendra-t-il le bruit sourd du pays qu'on étrangle? Avant qu'on nous étouffe?
Cette grève qui va encore coûter cher, si elle n'est pas suivie d'effet, remettra-t-elle en cause le principe qui veut qu'ici, on grève et après on discute? L'état devrait s'en préoccuper, car certains sont prêts à tout car ils n'ont pas grand chose à perdre, et le spectre des désormais célèbres événements de 2011 effraie tout le monde.
Pour l'instant, seuls les arbres tombent.

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