Des "journées mondiales", il y en a presque tous les jours. Certaines sont anecdotiques, d'autres essentielles;
Le 22 mars, c'était donc celle de l'eau.
Ici, l'eau, sous-entendu l'eau potable, pose encore un énorme problème pour certains Mahorais. Ceux qui disposent de l'eau dans leur logement sont heureusement de plus en plus nombreux, mais les "personnes en situation irrégulière" vont encore chercher l'eau à la rivière, comme depuis très longtemps.
Les rivières servent aussi à la lessive.
Quand c'est au savon de Marseille, ça va encore, d'un point de vue écologique. Mais quand l'eau de Javel s'en mêle, ou d'autres produits détergents, c'est la catastrophe pour la vie aquatique. Quand on y rajoute les déchets qui s'y amoncellent...
Pourtant, les campagnes de sensibilisation existent ici aussi, mais il faudra sans doute passer à autre chose.
Depuis quelques mois, les canalisations d'adduction de l'eau sont progressivement remplacées, et les stations de traitement des eaux usées se multiplient pour remplacer entre autres les plus anciennes qui sont devenues de vrais bouillons de culture car inopérantes.
Quand il y en a de nouvelles, les habitants rechignent à s'y raccorder à cause du coût et du prix de l'eau, qui est pourtant raisonnable, environ 1,10 € le mètre cube.
C'est sans doute ce qui s'est passé la semaine dernière (comme par hasard juste avant la journée mondiale de l'eau!) quand la station d'alimentation en eau potable de Grande-Terre a eu son eau contaminée par des matières fécales (!), ce qui a privé la moitié de l'île pendant deux jours. Bien sûr, le problème a été vite et bien traité, il n'y a eu que quelques diarrhées.
Mais il reste que les installations sont précaires et insuffisantes. Évidemment, le Syndicat mahorais de l'eau a tout de suite affirmé que c'est de la faute de l'État! Ici, tout est de la faute de l'État, c'est plus facile.
En Petite-Terre, il existe une usine de dessalement de l'eau de mer qui approvisionne en eau potable la plus grande partie de ses habitants, même si elle est mélangée à l'eau de Grande-Terre.Voir aussi ici
Comme cette saison humide qui s'achève n'a pas apporté assez d'eau dans les deux bassins-réservoirs, le problème de l'eau risque bien de resurgir dans les mois secs de l'hiver austral, dans quelques mois. Et on va encore reparler d'une troisième retenue collinaire.
Cette journée mondiale aurait dû permettre de faire progresser la problématique (les Mahorais qui se disent instruits adorent employer ce mot, souvent à tort et à travers), mais voilà, on est passé à autre chose.
La faute à l'État, sans aucun doute.
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