20.9.12

Retour à la dure réalité

Les mois de septembre sont compliqués à Mayotte.
Celui-ci ne déroge pas à la règle:  des grèves (bien sûr illimitées, ah mais!) sont annoncées, et si on sait comment elles débutent, on craint pour la suite, qui peut dégénérer très rapidement. La modération et la responsabilité des acteurs, on ne connaît pas.
Mais il y a aussi, toujours présent, insidieux, le malaise des jeunes et le malaise qu'ils suscitent chez les autres car on sait qu'ils sont incontrôlables et incontrôlés, et que le plus petit prétexte peut engendrer de graves conséquences.
Exemple hier, relaté dans un article du Monde, pour prendre un peu de distance:


Huit personnes, dont trois policiers, ont été légèrement blessées mercredi dans des affrontements entre jeunes à Mayotte, qui ont également provoqué des dégâts matériels, a-t-on appris de source policière.
Les incidents ont eu lieu à Kaweni, au nord de Mamoudzou, chef-lieu du département de cette île de l'océan Indien. Une voiture a été incendiée, deux autres endommagées, et des cars de transport scolaire ont été caillassés.

Selon la même source, les affrontements ont opposé des jeunes de deux localités voisines, Kaweni et Koungou. Le différend pourrait être lié à un vol de téléphone portable.

Alors que les jeunes s'en prenaient aux automobilistes, aux bus et aux cars, la police est intervenue, faisant usage de gaz lacrymogène. Outre les trois policiers, les cinq autres blessés sont des passants.

La société Matis, qui assure les transports scolaires dans l'île, a décidé d'exercer son droit de retrait et de ne pas assurer le service jeudi sur tout le département.

Je vous fais cadeau des photos, qui rappellent de tristes souvenirs de l'an passé.
Les jeunes en question se comptent par centaines, c'est ça qui est impressionnant et inquiétant.
Je connais des personnes qui n'ont pas dormi chez elles ou qui sont rentrées dans la nuit, la circulation étant bloquée.
Ce matin, comme il n'y avait aucun bus scolaire, d'autres jeunes ont barré l'accès à Mamoudzou sous prétexte que puisqu'on les empêche d'aller en cours, ils empêchent les gens d'aller travailler! 
Résultat: un immense embouteillage (les autres matins ce n'est qu'un grand embouteillage) et ceux qui ont tout de même rejoint leur lieu de travail sont arrivés avec plus d'une heure de retard.
Mais la situation est condamnée à rester explosive à chaque mouvement d'humeur, demain, dans un mois ou plus tard. Les Mahorais demandent plus de moyens, c'est facile et ça évite de se remettre en cause.
Et tout le monde redoute la reprise de la grève contre la vie chère: on a fait des réserves...

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