Voici un exemple de ce qui arrive presque fréquemment ici, et qui s'est déroulé le 16 septembre : une grève.
Ce matin-là, dès qu’on a pris la voiture à 6 h 25, on a vite vu, allez savoir pourquoi, que ça ne serait pas une journée ordinaire. On avait bien entendu à la radio du coin qu’il y avait une grève des transports scolaires depuis deux jours, que les bus avaient entrepris ce matin-là, au 3ème jour, de bloquer toute la circulation sur l’île en faisant des opérations escargot (et quand on connaît la taille des escargots ici !...), mais on pensait qu’on ne serait pas concernés. Que nenni ! (non, ce n’est pas du mahorais) Avant même d’arriver sur la route qui fait le tour de l’île, qu’on voyait bloquée au loin, v’la t’y pas que des collégiens s’avisent de nous barrer la route avec des troncs d’arbre car ils ont pensé que c’était l’occasion de mettre le b.........l en disant qu’ils n’étaient pas contents de ne pas pouvoir aller à l’école (mon œil !). Bon, avec ma diplomatie légendaire (si si n’ayons pas peur des mots!), je les ai convaincus que ce n’était pas nous qu’il fallait emm…., car on était des profs. Croyez-le si vous voulez mais les profs ici on les respecte encore. Donc ils obtempèrent, et nous laissent nous glisser avec délice dans un embouteillage de 6 km (pour ce qui nous concernait) jusqu’à nos écoles respectives où nous arrivâmes vers 8 h 20 ! Oui, 2 h pour faire 6 km… Une fois arrivés, surprise : des
gendarmes armés jusqu’aux dents avec l’arsenal anti-émeutes au complet (sauf peut-être la lance à eau) parce qu’un flic avait reçu une pierre dans le visage et était parti à l’hôpital.
Après la bataille : le car de CRS au fond (ils ne m'ont pas laissé faire de photos plus près),
la grille qu'ils ont utilisée pour se protéger des pierres et autres projectiles
Pour Brigitte, des élèves étaient dans la cour, assis et à un moment, ils se sont levés et sont partis dans tous les sens pour sortir en sautant par-dessus le grillage ! Ils en ont gardé la moitié soit 300 et garderie.
On a l’impression qu’ici, tout peut partir très vite. Il faut comprendre, dans ce cas précis, que ce qui pose problème c'est l'apparition et l'application du droit commun. Avant, pour avoir un marché (ici celui du ramassage scolaire), on s'entendait avec ceux qui étaient bien introduits et basta ! Maintenant, c'est la procédure complète: cahier des charges, appel d'offre, etc ... Il y en a à qui ça ne convient pas et donc, avant de discuter, on fait grève ! De plus, avec tous les jeunes qu'il y a ici, tout est difficile à contrôler et la situation peut vite échapper aux organisateurs!
Donc les grèves sont fréquentes et vite paralysantes. On attend la prochaine...
JP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire