Semaine du développement durable
Parmi tous les sujets abordés ici (déchets, pollution, énergies, etc...), il y en a un qui est important comme sur toutes les petites îles fortement peuplées, l'EAU.
Pas celle du lagon, bien que celle-ci soit le sujet de beaucoup d'attentions en ce moment, avec notamment la création d'un Parc Naturel Marin dont la finalisation tarde un peu, et le nettoyage régulier de ses fonds, non.
Commençons par la priorité des 200 000 habitants de Mayotte: l'eau douce, celle du robinet. D'où provient-elle ?
Il existe principalement trois "sources" d'approvisionnement:
- une usine de dessalement de l'eau de mer, qui couvrait la consommation de Petite-Terre, où elle a d'ailleurs été construite. Malheureusement, depuis quelques années, la population augmentant toujours, l'usine ne peut fournir de l'eau douce qu'à 70 % des Petits-Terriens.
- deux retenues collinaires sur Grande-Terre, qui recueillent l'eau des pluies tropicales.
Voici des photos de l'une d'entre elles, à Combani, au centre de l'île
Ce barrage en remblais construit en 1997 possède un volume maximal de 1.5 millions de m³.
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Le déversoir, qui restera sec cette année |
Sur cette vue aérienne, on voit une partie du village de Combani dont les experts ont prévu qu'elle serait engloutie en cas de rupture de barrage!
Nous sommes en avril et normalement, à la fin de la saison des pluies, l'eau devrait atteindre le haut de la chaussée. Le réservoir n'est rempli qu'à 70 % mais la SOGEA (groupe Vinci) qui assure la distribution ici nous assure que ce sera suffisant jusqu'en décembre.
La seconde retenue, dans le nord de l'île, construite en 2000, est plus vaste et peut contenir 2 millions de m³. Mais elle aussi n'est pas pleine, environ 50 %. Les deux ont été interconnectées cet été, il y a 2 mois. Mais elle aussi menace le village de Dzoumogné, en contrebas!
Il est prévu une troisième retenue car les besoins augmenteront encore et les saisons des pluies ne sont plus ce qu'elles étaient...
Ceci étant, tous les Mahorais n'ont pas encore l'eau courante: un compteur coûte 1000 €, évidemment trop cher pour beaucoup, même si ici ou là certains se regroupent. Et les sans-papiers vont chercher l'eau à la rivière, avec les problèmes sanitaires afférents. Il existe dans certains villages des fontaines payantes.