31.10.10

Billet d'humeur

On nous a piqué un ananas!
Oh! bien sûr il y a plus grave mais quand même. Deux mangues avaient déjà disparu peu après notre arrivée mais maintenant ils savent qu'on est là! Heureusement que Corentin en avait cueilli un 2 jours avant, celui-ci on le mangera bientôt.

Ce sont des petits riens qui doucement modifient la façon de voir les choses. Dans le même ordre d'idée, on nous a dit 20 fois que de toutes façons on serait cambriolés au moins une fois pendant notre séjour. C'est un passage obligé pour les blancs et ils se cambriolent même entre eux. Plus exactement, les Mahorais cambrioleraient volontiers les Comoriens.
On y est. Une fois admirés les paysages, il faut bien admettre qu'ici tout n'est évidemment pas tout rose.
Il y a bien sûr la misère dans laquelle vivent la majorité des habitants. Mais il faut vite ajouter qu'ils ne vivent pas tous dans les mêmes conditions.
Les Mahorais sont chez eux, certes, et la départementalisation qu'ils ont plébiscitée lors d'un vote leur réserve des adaptations douloureuses et des changements de comportement entre autres vis à vis du travail qui ne se feront pas facilement.
Et puis il y a tous ces Comoriens qui n'arrêtent pas d'arriver clandestinement par kwassa-kwassa (les boat-people du coin) et il y a encore eu un naufrage la semaine dernière (2 morts). L'armada mise en place par Hortefeux et Besson n'arrive pas à les décourager. Pourtant, les rondes de police se succèdent pour les traquer inlassablement (jusqu'à côté de chez nous), à n'importe quelle heure de la nuit de préférence, et ils embarquent tous ceux qui ont été surpris. Ils sont emmenés au centre de rétention de Petite-Terre, qui a fait l'objet d'un reportage éloquent il y a 2 ans http://www.dailymotion.com/video/x7rdn9_centre-de-retention-de-mayotte-la-v_news (je ne sais pas si la situation s'est améliorée depuis) avant d'être expulsés. Seulement parfois les enfants ont réussi à s'échapper à temps et il y a aujourd'hui 4000 (!) orphelins plus ou moins recueillis par d'autres familles comoriennes. C'est un chiffre officiel. On en rencontre souvent dans les rues de Mamoudzou qui demandent de l'argent pour manger. Et on sait qu'il y en a dans les écoles puisque certains disparaissent du jour au lendemain des classes sans que l'on sache où. D'ailleurs les adresses fournies sont on ne peut plus vagues. C'est une situation très pénible à vivre pour nous, donc pour eux ...
Et les Mahorais dans tout ça ? Ils ne se manifestent pas car de toutes façons, presque tous (je suis prudent)  détestent les Comoriens qui le leur rendent bien en accusant les premiers de ne pas savoir travailler et de ne pas être courageux. Et de rajouter que heureusement qu'ils sont là pour (bien) faire le travail qu'il ne veulent pas faire.
Le Melting Pot local ne fonctionne pas très bien, bonjour l'ambiance!

25.10.10

Le temps change

C'est vrai que depuis quelques jours (une semaine ) il tombe au moins une bonne longue averse par jour et parfois deux comme hier. Il en est tombé une ce matin sur le toit de ma classe, toit qui est comme partout en tôle et comme il n'y a pas de plafond, je vous laisse imaginer le bruit que fait une grosse averse: on a arrêté de parler, ça ne servait à rien. On a attendu que ça passe.
Ici, ils appellent ça la pluie des mangues, qui seront bientôt mûres, et ça dure une quinzaine de jours. En tout cas, tout reverdit rapidement.

C'est vrai que l'air n'est plus tout à fait le même, plus humide et un peu plus chaud, même la nuit, ce qui fait qu'on transpire plus et même sans rien faire. D'ailleurs, la clim fonctionne un peu plus souvent...

C'est vrai que les moustiques ont reçu du renfort et sont un peu plus agressifs. Les geckos et les margouillats ne s'en plaignent pas.

Gecko, qui est plutôt nocturne, nous en avons 2
dans la maison. Celui-ci est le plus petit (12 cm).

Margouillat, que l'on voit jour et nuit, dedans comme dehors
et qui est aussi de la famille des geckos. Très répandu.

Bref, le temps change, et c'est l'inter-saison qui devrait durer jusqu'en décembre où le ciel doit nous tomber sur la tête pendant 3 mois.
Mais c'est une autre histoire ...

20.10.10

Danse avec les dauphins

Nous étions partis pour un safari baleines mais cette année elles sont rares et méfiantes.
Notre sortie n'aura pas été vaine, vous allez pouvoir en juger.
Prêts à en prendre plein les yeux?
C'est parti !
Côte est de l'île dans le lagon
Non, ce n'est qu'une bouée mais admirez les couleurs.


Le fond n'est pas loin

On sort du lagon par une des nombreuses passes direction le large

Et là, l'émerveillement ! Un groupe d'une quarantaine de dauphins émerge par moments. Ils ne sont pas rares ici et après un petit jeu de cache-cache, s'approchent de notre embarcation. Admirez.









Après avoir dansé avec nous en passant d'un côté à l'autre du bateau, nous accompagnant pendant quelques minutes, ils nous disent au revoir avant de disparaître.

19.10.10

Faire-part

Grand jour, grand bleu.
Corentin et Jean-Pierre sont fiers de vous annoncer leur baptême.
Il y avait de très nombreux invités de toutes les couleurs (et il faut l'avouer avec des formes assez bizarres pour certains).
La cérémonie s'est déroulée, aux dires de certains, dans une des plus belles salles du monde, chauffée à 27 °C.
Malheureusement, l'atmosphère ayant été très humide durant toute la cérémonie, il a été impossible de prendre des photos.
Seul l'acte authentique du baptême est disponible.

17.10.10

Le voulé


Le dimanche, beaucoup de Mahorais ont l'habitude de se retrouver sur une plage à midi pour un pique-nique avec de la musique pour danser. Ça s'appelle un voulé en shimaoré.
Les blancs ont vite compris l'intérêt de la chose.
Donc aujourd'hui, nous étions invités sur la plage de Bambo par notre collègue Julie arrivée ici l'an dernier et son copain Marc qui travaille ici dans l'animation et la sonorisation d'événements.

Marc aux molettes

Julie (au centre)
Nous nous sommes retrouvés à une vingtaine pour manger, danser et bien sûr profiter de l'océan. 
Autour de nous, d'autres groupes en faisaient autant.


Apéro

Danse danse
La musique vient soit des haut-parleurs des voitures, soit des sonos mobiles, à donf bien sûr. Mais nous, on avait une sono et un DJ qualité professionnelle ! 

Et là on ne résiste pas.


Initiation

D'autres jouent évidemment au foot

En principe, presque tout le monde s'en va vers 18 h car la nuit tombe vite ici, mais certains restent autour d'un feu sur la plage. 


                   
Ah ! J'oubliais, avant de partir, vaisselle dans la mer.

16.10.10

Flash

Allez visiter notre maison en cliquant ici
On vous envoie quelques degrés :)

14.10.10

Le nord

Aujourd'hui, nous sommes allés dans le nooorrrrd !
On ne connaissait pas.
Devinez : en y allant le temps s'est couvert, de plus en plus, et les nuages ont même laissé échapper quelques gouttes.
Le nooorrrrd d'ici ne serait donc pas différent de celui de la métropole ?
Je vous rassure, on a compté nos orteils au retour, on les a tous !
L'ambiance était quand même chaude, d'ailleurs le nord d'ici est le sud de la métropole puisque dans l'hémisphère sud, le soleil est au nord à midi.
Voici quelques photos, mais promis on y reviendra avec le soleil, ce sera magnifique.



Des ilots, appelés chissiouas en shimaoré

Lagon calme 

Marée basse, la mangrove au premier plan, puis Bandraboua et son minaret

13.10.10

Flash

Merci à tous ceux qui suivent le blog et qui nous l'écrivent.
Problèmes de connexion Internet.
Des nouvelles bientôt.
Allez voir l'école de Brigitte dans "lieux de vie" et, en comparant avec mon école, vous comprendrez qu'il faut prendre en compte les conditions et la pénibilité du travail pour le calcul de la retraite ;)

11.10.10

Tso

Que font-ils? Allons voir.
Approchons-nous


Comme tous les jours, des hommes, exclusivement bien sûr, jouent.
Mais à quoi jouez-vous ?
C'est un jeu qui s'appelle "tso".


Ils parlent bien sûr leur langue natale et j'ai beaucoup de mal à comprendre les règles. Un d'eux essaie bien de se lancer dans un début d'explication mais renonce vite en affirmant: "C'est du calcul, il faut savoir compter! "
Les deux joueurs manipulent des noyaux (Ce sont des noyaux de litchis ? demandé-je naïvement, Non ce sont des graines d'un arbre) en les déplaçant j'imagine pas n'importe comment dans des alvéoles.
Le joueur de gauche gagne assez facilement mais je n'ai pas compris. Il faut que je me mette au Mahorais, c'est très frustrant de ne pas comprendre. Plus tard en regardant sur le net, j'apprendrai que ce jeu porte le nom exact de Mraha Wa Tso.



La deuxième partie ne sera pas plus claire...
Pour ne pas vous laisser sur votre faim et pour ceux que ça intéresse, je vous envoie à une page qui vous expliquera tout: http://ylangue.free.fr/mraha.htm



Voilà, le joueur de gauche a pris toutes les graines de la rangée interne de celui de droite, la partie est terminée.
Chez le boulanger du coin, des jeux de Bao (le nom français!?) sont en vente à 100 euros ! Ils sont taillés dans du jaquier, un arbre fruitier du coin.

9.10.10

Culture mahoraise

Nous sommes en vacances pour 2 semaines. Nous avons choisi de les passer à Mayotte, vous connaissez ?
Si ça nous plaît nous reviendrons à Noël !

Pour fêter ça, nous avons assisté hier soir à l'ouverture du 14ème festival du cinéma africain et c'est à Tsararano, chez nous juste en bas de notre rue.


Le festival a été ouvert par un concert de Langa, considéré comme le père de la musique mahoraise.
Il utilise une guitare qu'il a fabriquée lui-même, le gaboussi. Avec un autre instrument, le M'Kayamba, il une joue une musique qu'on appelle le Mgodro

M'Kayamba et gaboussi
Puis nous avons assisté à la projection d'un film camerounais, en plein air bien sûr, et présenté par le réalisateur lui-même, Jean-Marie Teno pour les connaisseurs.
Comme si vous y étiez
Pendant une semaine seront projetés courts et longs métrages africains et ultramarins, plus ou moins récents, qui sont souvent méconnus en métropole (sauf en Arts et essais), et c'est bien dommage.

5.10.10

Sport à l'école

Pour faire du sport, impossible avec des grands de le faire dans la "cour" de l'école.
Heureusement, il y a un terrain de foot à la sortie du village.
Pour y accéder en évitant la 'nationale' trop dangereuse, on traverse les ruelles de celui-ci.
On essaie d'y aller à la fraîche: là il est 8 heures, après une heure de cours.

Ruelles sombres et étroites avec caniveau
 et tôles ondulées bien sûr

Ruelles plus claires encombrées mais pas goudronnées

Maisons mahoraises avec grilles et l'étage en construction depuis longtemps ...
Et linge qui sèche sur les tôles
Le terrain: au fond les bouénis qui vendent
tous les jours leurs légumes et plus loin les embouteillages

Les remplaçantes: pour la tenue de sport, on sera exigeant....petit à petit.

Souvent pieds nus, parce que les tongs pour courir...
Côté herbe, c'est toujours aussi rare en saison sèche
 Quand  on leur dit de mélanger garçons et filles pour constituer les équipes, au lieu de 2 équipes mixtes on se retrouve avec 4 équipes non mixtes. Ils prennent ça comme un outrage; surtout les filles, qui ont compris en voyant leur mère les élever que c'est la femme qui dirige dans la société mahoraise. Mais on y parvient quand même avec les grimaces de circonstance.
 Les spectateurs sont soit des collégiens désœuvrés soit des adultes qui eux non plus ne travaillent pas. Des chèvres ou des vaches traversent le terrain parfois et les remplaçants vont les caresser...




4.10.10

Invasion

On les voit plus ou moins tous les jours, mais ils sont prudents.
Les quelques bananes tombées au sol ont eu raison de leur méfiance et la bande de makis du coin se sont enhardis. Ils ont envahi notre jardin.
Champion est resté planqué !

OK Toi tu regardes par ici et moi par là !

C'est bon, on peut y aller ...

C'était bien bon.
 
Je crois que j'ai vu bouger là-bas !

Vu !! Euh, salut et merci !

2.10.10

Urgent

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BREAKING NEWS - BREAKING NEWS -
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FLASH  SPÉCIAL


Aujourd'hui, il a plu pendant 3 heures.

Au premier plan, bananiers mouillés et à l'arrière plan Mlima Benara
( le point culminant de Mayotte à 660 m d'altitude dans les nuages)

Mais le beau temps est vite revenu ( vues de notre terrasse )